11 juin 2008
Editions Stock
Réédition en un seul volume de la célèbre saga de Victor Gardon parue entre 1959 et 1970, Le Vanetsi nous emmène sur les pas de Vahram, jeune garçon arménien qui vit à Van au début du XXe siècle avec sa famille et surtout sa grand-mère, personnage irrésistible, chef de famille qui soigne, conseille, écoute. Dans cette chronique villageoise, vibrante, chatoyante, Vahram chante l'apprentissage de la vie par un enchaînement de tableaux, de tranches d'existence, sa découverte de l'amour, de la mort, de l'injustice et de la cruauté. L'Arménie, alors sous domination turque, va connaître une succession de bouleversements et de troubles terribles. Après l'accession au pouvoir du parti des Jeunes-Turcs qui détrône le sultan et l'espoir qu'elle suscite chez les Arméniens, la guerre de 1914 éclate. Les massacres commencent et c'est l'arrachement à la maison ancestrale et le début de l'exode pour toute la famille de Vahram. De Van à Igdir et d'Igdir à Tiflis, elle va errer dans un pays en ruine, semé de charniers, éventré par les pillages, la torture et les incendies. Au début de la révolution russe, en 1917, la famille, devant l'avancée turque et sans espoir de retour dans sa ville natale, décide de quitter la Géorgie et prend une nouvelle fois la route. Elle n'est donc pas ordinaire, l'enfance de Vahram, lui qui nous raconte ce qu'il voit, ce qu'il vit, sans donner aux drames des couleurs outrées et sans se départir du ton de l'enfance qui mêle peur, émoi et merveilleux. C'est cette poésie qui fait la force de ce texte, lui donne une dimension de véritable leçon d'humanité, un appel à la conscience des hommes.
A propos de l'auteur :
Victor Gardon, Vahram Gakavian de son nom arménien, est né le 25 mai 1903 à Van, dans ces territoires de l'Arménie historique sous domination ottomane et a survécu au génocide perpétré en 1915 à l'encontre du peuple arménien par le gouvernement Jeune- Turc. Il est mort le 29 janvier 1973 à Paris. Il venait de terminer un roman historique sur Agnès Sorel ainsi que le quatrième tome de sa grande saga, Neiges et Azurs, lorsqu'il succomba à une crise cardiaque. Le manuscrit disparut, mais il pourrait bien réapparaître.
4 mai 2008
Editions Editions CAR
Raphael Lemkin was one of the greatest and most influential lawyers and human rights activists in the last century. Not only did he coin the word “genocide,” but was also the prime mover for the enactment of the United Nations Convention for the Prevention and Punishment of Genocide (the “Genocide Convention”), the international law document that in 1948 made genocide an international “crime of crimes.” Distressed by the cyclical slaughter of Armenians by Turks in 1894, 1909, and 1915, Lemkin compiled a dossier and searched for legal remedies to punish perpetrators of mass murder and to deter and prevent future genocides. “Raphael Lemkin’s Dossier on the Armenian Genocide,” a stunningly graphic book published by the Center for Armenian Remembrance, constitutes an important contribution for scholars, human rights activists and others seeking to know what the originator of the term genocide and the “father” of the Genocide Convention had to say about the Armenian Genocide. This timely book, which was published through the efforts of Attorney Vartkes Yeghiayan, is the perfect antidote to the denialist campaign that has lately intensified by the banning of a book in Toronto and its replacement by books by denialist historians Bernard Lewis and Guenther Levy. It is impossible not to be touched by the eyewitness reports that Lemkin has meticulously compiled in this dossier. The reader will quickly be convinced that the brutal campaign against the Armenians is the very definition of Genocide. This book has the power to inflame the reader with indignation, sorrow and righteous anger. “Raphael Lemkin’s Dossier on the Armenian Genocide” also contains a lucid foreword by eminent professor Michael J. Bazyler, and a meticulous, complete bibliography on Lemkin by Eddie Yeghiayan. “Raphael Lemkin’s Dossier on the Armenian Genocide” is the fifth book in the “The Armenian Genocide and the Armenian Case” series put out by CAR Publishing. It can be purchased at CAR Publishing P.O.Box 250322 Glendale,Ca 91225 USA(www.centerar.org), Armenian bookstores, and Amazon.com
10 mars 2008
Editions Odile Jacob
Yves Ternon relit ici notamment les trois grands génocides qui ont marqué le siècle écoulé : celui des Arméniens, celui des Juifs, celui du Rwanda. Il dévoile l’alchimie complexe qui mène au massacre. Et pose une question centrale aujourd’hui : la guerre a-t-elle définitivement triomphé du droit ?
Le XXe siècle, siècle des génocides ? Les années qui viennent de s’écouler, malgré la mise en œuvre d’une justice pénale internationale, ne permettent guère l’optimisme. Après tout, les années 1990 resteront marquées du sceau des violences commises en ex-Yougoslavie et du génocide des Tutsi au Rwanda.
Le moment est donc venu de s’interroger : les guerres majeures de notre temps conduisent-elles nécessairement au génocide ? La guerre n’est-elle qu’un accélérateur des crimes de masse ou bien doit-on chercher à les expliquer autrement ?
Les recherches sur le génocide sont régulièrement remises en question par des déclarations intempestives. La plus fracassante est bien celle faite par le président Ahmadinejad qui, en 2006, affirme que le génocide des Juifs n'a pas eu lieu et invite les historiens iraniens à démontrer que le premier génocide de l'histoire est celui des Perses par les Juifs. À un tel niveau d'incohérence, le négationnisme a de beaux jours, et les génocides du XXe siècle n'ont pas fini d'agacer les médias. Dans un autre registre, les modalités de la lutte contre le négationnisme suscitent des controverses. Le vote par l'Assemblée nationale, le 12 octobre 2006, d'une loi sanctionnant la négation du génocide arménien - une négation imposée par le Code pénal en Turquie - soulève une vague de protestations dans le monde universitaire \ français et déclenche les foudres d'Ankara. Le duel politicojudiciaire entre la France et le Rwanda à propos du déclenchement du génocide des Tutsi est relancé en novembre 2006 par l'ordonnance du juge Bruguière. C'est ainsi que l'histoire des génocides fait des retours inattendus dans l'actualité.
Inlassablement, l'historien poursuit son travail. Confronté à un événement aussi complexe qu'un génocide, il dépouille des archives, vérifie ses sources, interprète ses conclusions. Au-delà de l'établissement des faits et de l'administration de la preuve de la planification du crime - indispensable à la qualification de l'infraction spécifique qu'est le génocide -, il s'interroge sur la genèse d'un tel désastre. En remontant le cours de l'Histoire, à l'échelle d'un empire, d'un continent ou seulement d'un royaume, il tente d'identifier un terreau génocidaire : conquêtes, défaites, révolutions; mutations culturelles élaborant des passions nationalistes, des mythes, des préjugés; travail souterrain de sape des acquis de la raison et des Lumières; racisme, peur de l'autre engendrant des haines et des exclusions. Ces études sur le crime de génocide s'adossent avec profit aux autres secteurs des sciences de l'homme et elles bénéficient d'une approche comparative. La comparaison des génocides impose au chercheur une discipline rigoureuse. Il lui faut avoir une connaissance assez exacte des événements mis en parallèle pour identifier les similitudes comme les différences, sans remettre en cause la singularité de la Shoah, crime sans précédent dans l'histoire de l'humanité, mais non le seul génocide perpétré au XXe siècle.
Il manquait une clé à cette analyse comparative, une clé qui ouvre l'espace entre l'intention et le passage à l'acte. Pour que, sur un terrain fécondé par les passions génocidaires, le désir de quelques fanatiques se réalise, pour que tout un peuple participe plus ou moins activement, mais sans résistance, à la mise à mort de ses concitoyens, il faut qu'une menace soit perçue comme vitale, il faut que la nation soit plongée dans un climat de violence extrême. La~ guerre, guerre totale, de tous contre tous - ennemis extérieurs et intérieurs -, la guerre, nationale, internationale ou civile, libère les pulsions meurtrières. Le séisme rompt les barrières morales. Le potentiel de destruction accumulé au cours des décennies par un État contre un groupe se déchaîne brusquement. Des hommes ordinaires sont placés devant l'alternative du diable: tuer pour ne pas être tués. Les maîtres de l'État n'ont plus qu'à canaliser ces forces, à les encadrer par des sicaires et à programmer le meurtre de masse. Les alchimistes d'une violence génocidaire trouvent dans la guerre le creuset où élaborer un poison sans remède qui non seulement tue des êtres humains, mais dépouille assassins et victimes de leur humanité. C'est ce lien implicite, mais encore mal individualisé, entre guerre et génocide dont ce livre examine la trame, dans le cadre d'un XXe siècle volontiers appelé siècle des génocides.
A propos de l'auteur :
Historien français. Yves Ternon est docteur en histoire à l'université de Paris IV (La Sorbonne) .Il a d'abord été chirurgien, interne des hôpitaux de Paris. Il s'est ensuite consacré à la recherche sur les crimes contre l'humanité et, tout particulièrement, sur les génocides juif, arménien et du Rwanda, à propos desquels il a écrit de nombreux ouvrages. Il a aussi participé à la Commission d'enquête citoyenne sur l'implication de la France au Rwanda en tant que vice-président.
5 mars 2008
Editions
Le livre révèle que neuf mois avant avril 1915, date-symbole du génocide des Arméniens, l'avocat , basé à New York, sonne le tocsin dans une lettre au Ministre americain de la Guerre , l'honorable. Lindley M. Garrison:
"J'ai des informations sur le programme du gouvernement turc, qui doit être mis en oeuvre au cas ou la Turquie serait impliquée dans la guerre en
Son appel est rejeté catégoriquement. Et le reste est l'histoire tragique.
L'ouvrage montre que Cardashian ne s’avoue pas vaincu & poursuit son plaidoyer pour pousser les administrations américaines successives à tenir les promesses qu’elles ont faites au Peuple armenien. Outré que si peu de temps après le génocide, le pouvoir exécutif du gouvernement américain établisse des relations avec la Turquie, basées sur le “Modus Vivendi” (terme diplomatique), Cardashian rallie des milliers de religieux et divers politiciens et persuade le Sénat des États-Unis de ne pas ratifier le Traité de Lausanne.
Dans la Iere partie , John R. Mardick présente une biographie de la carrière de Cardashian aux États-Unis. Dans la IIIe partie «Vahan Cardashian: Une Odyssee Inachevee", en utilisant de nouveaux matériaux des archives du New York Times & d’autres sources americaines, Vartkes Yeghiayan présente les batailles juridico-politiques que mene Cardashian jusqu'à son décès prématuré en 1934, à l'âge de cinquante ans .
Les parties IV et V présentent deux mémorandums originaux de Cardashian lui-même , fondateur et force motrice de l'ACIA, le Comité Américain pour l'Indépendance de l'Arménie. Ce sont: "Mémorandum 1921 au Président de l'Arménie», et « Soutien a une demande d’audition par le Sénat américain Sur le Traité de Lausanne : le Pétrole de Mossoul et l'Arménie."
En plus de ses écrits, Cardashian édite également une brochure sous le titre, "Le Traité de Lausanne, la Turquie et l'Arménie", avec des essais d’ Henry Morgenthau, James Gerard (ambassadeur durant la guerre), le Reverend Manning, Vahan Cardashian et d’autres.
Enfin, la partie VIII présente l’argument juridique final de Cardashian, "Mémorandum au Secrétaire d'Etat sur un Projet de Declaration des droits internationaux de l'Arménie."
Collectivement, ces écrits offrent un outil inestimable pour examiner la Cause arménienne sous ces multiples aspects. Aujourd'hui, la mission de Cardashian reste inachevee. Les idéologies, les stratégies et les tactiques contre lesquelles Cardashian a lutté , sont toujours presentes .
En ces jours sombres de l'histoire, lorsque le pouvoir de l'article 301 du Code pénal turc fanfaronne même en Amérique, quand meme une molle résolution HR 106, n'a même pas permis un débat au Congrès, la voix de Cardashian, claire et forte dans cette compilation, doit retentir haut et fort, à nouveau, dans tous les couloirs du pouvoir.
Avertissement: les trois memorandums de Cardashian inclus dans cette compilation comportent des répétitions. Non pas parce les travaux sont brillamment soutenus et écrits, mais parce que les problemes sont aussi actuels que le prix du pétrole, qui se vend aujourd'hui à plus de $101, le baril
Enfin voici les reflexions finales de Cardashian sur les relations bilatérales arméno-américaines:
"J'ai, par conséquent, faire appel à vous, Monsieur , en tant que Président des États-Unis et, en vertu de la Constitution, le dépositaire de l'autorité finale dans tous ces domaines, pour trancher pour l'une des trois lignes d'action suggérées:
1. Que vous recommandiez au Sénat des États-Unis une audience sur le Traité de Lausanne, à laquelle tous les faits sur les relations du Gouvernement des États-Unis, et de ses fonctionnaires, avec l'Arménie et le Gouvernement ottoman dans le cadre de la question arménienne, fassent l’objet d'une enquête;
2. Que vous demandiez a votre secrétaire d'État d’accepter l'invitation qui a été étendue au Gouvernement des États-Unis de présenter les points litigieux entre les États-Unis et l'Arménie, à l'arbitrage du Tribunal permanent de La Haye:
3. Que, si cela ne vous paraîsse pas s’imposer au Gouvernement des États-Unis par des considérations d'honneur et de justice, au moins que vous nommiez un tribunal de trois ou cinq Américains, choisis par vous-même, pour entendre les faits et rendre une décision.
Je vous soumets respectueusement, Monsieur , la question de la responsabilité morale et juridique des États-Unis envers le martyr des millions d'Arménie, alliés des États-Unis lors de la derniere guerre, qui ne peut plus être éludée , et j’appelle a votre attention le fait que, dans l'éventualité où l'une des trois actions proposées ci-dessus n'est pas adoptée, l'histoire ne pourra pas ne pas juger fondees, les accusations contenues dans mes lettres au sénateur Borah mentionné ci-dessus, et deux fois inscrites dans les Résolutions présentées au Sénat des États-Unis, .
Vahan Cardashian "
Se le procurer : Librairie Samuélian
A propos de l'auteur :
L’avocat Vahan Cardashian (1883-1934) est un héros classique sorti de nulle part, engagé dans une lutte de Sisyphe contre les forces les plus puissantes de l’humanite, et qui paye le prix ultime en mourant jeune, son “coeur politique” brise. La Cause de sa vie est la Cause arménienne, une cause que l'Amérique défend seulement pour l’abandonner peu de temps après, au profit de ses propres interets economiques. Pendant trois décennies, de 1908 jusqu'à sa mort en 1934,le citoyen américain et patriote arménien Vahan Cardashian se debat avec les valeurs & les questions les plus vitales de l'histoire de l'humanité.
29 février 2008
Editions Editions de l'Amandier
LES EDITIONS DE L'AMANDIER PRESENTENT
Michel Reynaud, Sur les chemins de Deïr Zor Préface d' Annick ASSO
La pièce a reçu le soutien de la Fondation Beaumarchais.
C'est l'histoire d'une pièce en répétition, un metteur en scène d'origine arménienne, auteur d'un texte sur le génocide travaille avec ses comédiens. Sa soeur qui regarde la répétition, lui annonce son intention de se marier avec un Turc. Tel est le point de départ de cette pièce qui pose avant tout un problème d'humanité.
Ce n'est pas une pièce contre les Turcs.
Bien sûr le génocide arménien est évoqué de manière explicite mais au-delà de cette attente essentielle par l'Arménie de la reconnaissance de ce drame par la Turquie, c'est l'avenir qui est interrogé.C'est résolument un travail « pédagogique » qui consiste à rendre « vivant » le travail des historiens à travers le dialogue d'un metteur en scène avec ses comédiens. Ainsi, c'est la nature et la nécessité de l'acte artistique au service de la mémoire, qui est interrogé.Ce travail a été réalisé sur la base de témoignages réels recueillis et publiés
par Annick Asso dans Le Cantique des larmes, Editions de la table ronde, 2005.
A propos de l'auteur :
L’auteur
Né en 1952, Michel Reynaud est auteur de nombreuses pièces ou adaptations, il est aussi metteur en scène, comédien sous le pseudonyme de Michel Erevan et professeur d’art dramatique.
Depuis longtemps il souhaitait, en mémoire de ses grands-parents, écrire cette pièce sur le drame arménien.
Sur les chemins de Deïr Zor est une pièce résolument « pédagogique ».
L’auteur met en lumière les faits, les dates, les témoignages des survivants dans une mise en scène constamment en questionnement. Ce choix délibéré a pour but de faire connaître ce drame au plus grand nombre.
Humaniste avant tout, il a consacré une grande partie de sa carrière artistique aux personnes en difficulté.
En 1986, il crée avec l’association de Sauvegarde des Yvelines, le Théâtre Eurydice, un ESAT artistique professionnel pour des personnes reconnues « travailleurs handicapés » qu’il dirige depuis et, en 2003 il crée avec son association, l’ADAPEI des Yvelines et la fondation du crédit coopératif, le Festival européen ORPHEE « Théâtre et handicap » qui a lieu à Versailles chaque année en octobre au Théâtre Montansier et en assure la direction artistique.
Il a fait sienne la phrase d’Antoine Vitez : « Ce qui m’intéresse, c’est l’éternité, la chair humaine reconstituée à travers les générations. »
Sur les chemins de Deïr Zor a été créée à Versailles le 12 Janvier 2008 par la Compagnie Arthéâtre productions.