7 mars 2013
Editions Editeur Solin
Le premier génocide du XXme siècle reste impuni. La Turquie continue de nier les massacres de plus d'un million d'Arméniens ottomans pendant la Première Guerre mondiale et s'efforce d'effacer les traces de ce crime.
Présents en Turquie depuis bientôt une décennie, deux journalistes, Laure Marchand et Guillaume Perrier, ont mené une vaste enquête de terrain — une première — sur la mémoire du génocide dans la Turquie d'aujourd'hui. Ils ont retrouvé des survivants, des Arméniens convertis à l'islam pour être épargnés, des descendants de Justes turcs qui ont sauvé des Arméniens, des témoignages enfouis dans le silence, des traditions et des églises qui ont survécu à un siècle de déni et d'hostilité.
D'Istanbul à la frontière irakienne, de la mer Noire à la Méditerranée, les deux auteurs ont rassemblé les preuves bien vivantes et si nombreuses du génocide.
À deux ans du centenaire des massacres, ces récits, ces reportages et ces rencontres dessinent le portrait d'un pays malade de son négationnisme, hanté par ce passé qui ne passe pas. Même si des Turcs se battent courageusement contre l'idéologie officielle, à l'instar de Taner Akçam, qui préface ce livre.
Enfin, la Turquie et le Fantôme arménien apportera des éléments au débat en cours en France sur la pénalisation de la négation du génocide arménien - la loi votée en janvier 2012 puis refusée par le Conseil constitutionnel ; le président François Hollande a promis un nouveau texte.
A propos de l'auteur :
Laure Marchand est la correspondante du Figaro et du Nouvel Observateur en Turquie, et Guillaume Perrier est le correspondant du journal Le Monde.
De l'ouverture des négociations d'adhésion à l'UE en décembre 2004, à aujourd'hui, ils ont suivi pas à pas les transformations que connait la Turquie, notamment sur "la question arménienne", l'une des plus sensibles.
1 mars 2013
Editions L'Harmattan
Le négationnisme est la dissimulation du crime de génocide. Cette infraction est concomitante au crime : en même temps que le criminel opère, il efface les preuves du génocide. Sous l'angle du mensonge d'État, ce concept couvre ainsi une définition plus large que celle retenue actuellement par le droit positif. Un an après l'invalidation de la loi Boyer par le Conseil constitutionnel, l'auteur revient sur la pénalisation du négationnisme du génocide arménien.
A propos de l'auteur :
Sévag TOROSSIAN est Avocat au Barreau de Paris.
31 décembre 2012
Editions EDIPOL
Le Guide de la Mémoire Arménienne en France se propose de faire l’inventaire de tout ce qui, en France, constitue une trace concrète de l’identité arménienne. Dans ce but, Hrant Norsen, son auteur, a sillonné le pays pendant des années, pris des milliers de photographies, questionné nombre de collectivités locales et territoriales, interrogé la quasi totalité des responsables d’associations arméniennes, auxquels il faut ajouter des descendants des personnalités d’origine arménienne dont la mémoire a été honorée dans plus d’une centaine de villes et villages de France.
Le résultat est à la fois impressionnant, instructif et parfois inattendu.
Les traces de cette présence séculaire sont nombreuses : ainsi celle de la famille française des Lusignan, originaire du Poitou, dont plusieurs descendants ont occupé le trône du Royaume arménien de Cilicie ; ainsi les inscriptions en langue arménienne dans la Cathédrale de Bourges ou dans l’église de Tarascon, sans parler des églises de Pithiviers ou de Tallard et leurs évêques d’origine arménienne.
L’arrivée massive des Arméniens rescapés du génocide de 1915 date du début des années 1920. Ils commencent par s’installer à Marseille avant de remonter vers la vallée du Rhône puis la région parisienne. Malgré la dureté de la vie quotidienne, ils s’intègrent peu à peu dans leur milieu d’accueil, participent à la vie sociale du pays et dans le même temps construisent des églises, des écoles, des lieux de vie socio-culturels. Qu’ils soient citoyens français à part entière, étrangers ou apatrides, ils participent à la défense et à la libération de la France notamment pendant la Seconde Guerre mondiale, comme soldats ou résistants volontaires. Parmi eux, honoré dans de nombreuses communes, Missak Manouchian apparaît comme l’incarnation du patriotisme et du courage au service de la France. Jusqu’au sacrifice suprême. Il ne fut pas le seul. D’autres Arméniens, écrivains, artistes, intellectuels, journalistes, entrepreneurs..., seront à leur tour choisis par telle ou telle municipalité pour donner leur nom à une rue, un boulevard, une avenue, un rond-point, un parc ou un jardin.
A propos de l'auteur :
Hrant Norsen est né en 1948 à Zara (Sébaste).
Après ses études au Collège Sahakyan et au Lycée arménien Guetronagan, il termine ses études supérieures à la Faculté des Sciences Economiques d'Istanbul.
Installé à Chaville depuis 1970, il participe à la vie de la Communauté arménienne dont il a reconstitué les archives, ainsi qu'à diverses actions humanitaires pour l'Arménie.
Dans le cadre de l'éphorie de l'Eglise arménienne Saint Grégoire l'Illuminateur de sa ville, il collabore activement à la réalisation de son périodique Tertig.
Il est marié et père d'un garçon.
30 mai 2012
Editions PUF
Dans ce livre sur la transmission, l’auteur illustre par des exemples personnels le rapport existant entre le travail de la cure et celui de l’écriture lors de l’élaboration d’un héritage traumatique : écrire, c’est-à-dire traduire au monde, ressenti comme étranger au désastre familial, l’espace mortifère d’un héritage psychique peut faire partie intégrante de cette élaboration. Toute publication visant à socialiser une subjectivité que la cure laisse peu à peu émerger d’un monde frappé d’invisibilité relance en effet le travail inconscient sur une voie novatrice en dessinant de nouveaux contours à l’intériorité de l’analysant/écrivant.
Le parcours analytique esquissé ici cherche à témoigner de ce qui s’est transmis aux descendants des survivants, tous disparus à présent, du génocide arménien de 1915, nié par l’État turc. Aboutissant à la réappropriation et à l’amour de cette transmission, il peut être lu comme un cas clinique intéressant les psychanalystes et les héritiers de diverses catastrophes historiques. Il montre par ailleurs combien une telle élaboration est également tributaire du poids des valeurs démocratiques au sein du pays d’accueil des survivants.
A propos de l'auteur :
Janine Altounian, essayiste, est par ailleurs co-traductrice et responsable de l’harmonisation des Œuvres complètes de Freud, aux PUF, sous la direction de Jean Laplanche. Née à Paris de parents arméniens rescapés du génocide de 1915, elle travaille sur la « traduction » de ce qui se transmet d’un trauma collectif aux héritiers des survivants.
5 avril 2012
Editions Le Cherche Midi
Dans la lignée de Docteur Jivago et de Lawrence d’Arabie, une fresque romanesque inoubliable avec en toile de fond la tragédie du peuple arménien.
Printemps 1914, Bitlis, ancienne province du royaume d’Arménie, à l’est de l’Empire ottoman.
Kévork et Zevart se jurent leur amour mais doivent se dire adieu. La jeune fille part vivre à Paris, son père souhaite l’éloigner d’un danger qu’il pressent imminent. Kévork essaye de la retenir, mais devant le désir de Zevart de découvrir la capitale des Lumières, il ne peut que lui jurer d’attendre son retour. À peine un an plus tard, l’illusoire paix entre les Turcs et les Arméniens vole en éclats : les « bataillons de bouchers » débarquent à Bitlis. Les « Jeunes turcs » qui ont pris le pouvoir dans l’Empire ottoman ont donné l’ordre d’arrêter et de déporter des millions d’Arméniens.
Commence alors pour Kévork et ses proches une traque marquée par la violence et les atrocités.
De la déportation dans les camps de Ras Ul-Ayn à la prison de Topkapi, des montagnes de Sassoun à la rencontre avec Lawrence d’Arabie et les tribus bédouines du Wadi Rum, en passant par les États-Unis d’Amérique et la naissance de la Mafia ou encore Paris dans ses « années folles », ce roman raconte le destin croisé de Zevart et Kévork sur plusieurs décennies.
A propos de l'auteur :
Raffy Shart est un réalisateur, scénariste et compositeur d’origine arménienne.