14 février 2008
Editions Rocher
Démocratie ou Totalitarisme
Au terme d'une longue et minutieuse enquête sur les persécutions nazies au moment même où elles se déroulaient et à l'issue d'un extraordinaire parcours personnel, Lemkin répondait indirectement à Winston Churchill qui avait parlé des « crimes sans nom » commis par les nazis. Il poursuivait, par là, un combat engagé dès les années 1930 pour l'adoption d'une législation internationale permettant de poursuivre les criminels de guerre, les exterminateurs en masse, les coupables de génocide. La réflexion et les combats de Lemkin ont inspiré et suscité la Convention sur le génocide adoptée en 1948 - il y a soixante ans cette année - par les Nations unies au moment même où leur Assemblée proclamait la Déclaration universelle des droits de l'homme.
Justice doit être rendue à Rafaël Lemkin, trop méconnu en France. La publication de ce livre, composé des neuf chapitres théoriques de Axis Rule in Occupied Europe et du Crime de génocide (1946), est une incitation à poursuivre sa réflexion à propos d'une question centrale de l'histoire du XXe siècle et des prolongements qu'elle connaît de nos jours.
Par l'ampleur des questions abordées, le livre de Lemkin pénètre le coeur de la politique nazie d'occupation durant la Seconde Guerre mondiale ; il fait légitimement figure de précurseur auprès de certains historiens tant son tableau des multiples formes du pouvoir nazi sur l'Europe est riche et complexe.
présentation : Jean-Louis Panné
Ce mot, passé de nos jours dans le langage courant, Lemkin l'a forgé après étude approfondie de trois crimes de masse du XXe siècle : le massacre des Arméniens par les Jeunes-Turcs ; la famine ukrainienne du début des années 30 orchestrée par l'URSS stalinienne ; et, bien entendu, l'extermination des juifs par les nazis.
Rémi Kauffer (Le Figaro)
A propos de l'auteur :
Juriste polonais d'origine juive, R. Lemkin a forgé le concept de génocide pour définir les crimes nazis. Ce recueil contient 9 chapitres d'«Axis rule in occupied Europe»décrivant la politique nazie d'occupation durant la Seconde Guerre mondiale, suivis de«Le crime de génocide», texte qui servira de base à l'élaboration de la Convention internationale adoptée par les Nations unies en 1948.
10 février 2008
Editions Harmattan
Poursuivant sa réflexion entreprise dans son livre « Génocide et transmission » et toujours à partir du génocide des Arméniens l'auteur s'interroge sur le dispositif politique de la disparition et sur les effets psychiques qu'elle produit sur ceux qui sont restés en vie.
Pourquoi la mise en place de la disparition des êtres, puis de leur corps, est-elle au centre du processus génocidaire, et pourquoi ces dernières années l'exhumation des charniers et l'identification des corps de ces disparus ont-elles revêtu une telle importance pour leurs proches comme pour le reste de la population ?
Enfin pourquoi le déni de l'acte génocidaire fait-il toujours partie intégrante de tout génocide?
Ainsi, à partir d'événements aussi éloignés dans le temps et l'espace que les génocides des Arméniens, des Juifs, des Bosniaques, des Tutsis mais aussi de la Terreur vendéenne et des massacres d'Algérie, l'auteur tentera de dégager les spécificités de ce qu'elle appelle la structure génocidaire qui leur est commune et dont le couple disparition-déni constitue le noyau.
Par ailleurs, sera présente, tout au long de ce livre, une réflexion sur les liens qui unissent les tueurs aux rescapés, mais aussi les héritiers des uns aux héritiers des autres pour comprendre ce qui pourrait permettre aux uns et aux autres de devenir des endeuillés pour pouvoir ensuite être des passeurs de vie.
A propos de l'auteur :
Hélène PIRALIAN-SIMONYAN est philosophe et psychanalyste. Elle a publié en 1984: UN ENFANT MALADE DE LA MORT. Lecture de Mishima, relecture de la paranoïa. En 1994 : GENOCIDE ET TRANSMISSION. Sauver la mort, sortir du meurtre
18 avril 2007
Editions Inventaire
Présentation de l'éditeur
Virginie a six ans en 1915. Elle vit avec ses parents et ses trois frères à Erzeroum. Nous sommes à la fin de l'hiver. Un matin d'avril, les massacres commencent... Virginie se retrouve bientôt seule, avec, dans les yeux, l'image de monceaux de cadavres. C'est pour elle le début d'un immense périple qui la conduira à Saint-Jean d'Acre, Beyrouth, Aintoura, Ghazir, Choueifat, Alexandrie, Stuttgart, Baden-Baden, Ulm... Elle rencontrera ensuite, en 1935, une famille, les Anhoury, au sein de laquelle elle passera soixante-huit ans et sera la nounou de trois générations. Elle s'éteindra au Québec en 2003. Peu avant sa disparition, Pierre Anhoury lui fait raconter l'histoire de sa vie. Et tandis qu'elle parle, il enregistre et filme. J'avais six ans en Arménie... est précisément ce récit imprimé et filmé. Virginie Mesropian y apparaît comme une authentique conteuse qui, sans rechercher les effets, sobrement, sait tenir son lecteur en haleine et l'émouvoir. Claire Mouradian, spécialiste de l'Arménie et du génocide, complète ce récit de documents. Des photos, auxquelles s'ajoutent des dessins de Charles Berbérian, recréent l'atmosphère de l'époque. Pierre Anhoury, Claire Mouradian et Charles Berbérian unissent ici leurs efforts pour inscrire cette histoire individuelle dans la grande Histoire.
16 avril 2007
Editions Cheminements
Présentation de l'éditeur
Missak Khralian est né au début du vingtième siècle à Til, en Arménie, dans une région située aujourd'hui en Turquie, proche de la ville actuelle de Palu. Il fut un des rares rescapés arméniens de son village lors des événements sanglants qui ont marqué à jamais son peuple, le génocide de 1915 et des années qui ont suivi. En 1925, il parvint à trouver un moyen de transport pour quitter sa terre patrie. Il vint en France, à Marseille. Hanté par ses souvenirs, éprouvant la nécessité de transmettre au monde les atrocités vécues par son village, sa famille et lui-même, il rassembla ses souvenirs et écrivit ce document en 1933. Ce texte original parut en Bulgarie à la fin des années mille neuf cent trente, dans un recueil écrit en achkharapar, arménien populaire. Puis ce document de mémoire sombra dans l'oubli. Sa famille a voulu que ces souvenirs soient perpétués, traduits et publiés, respectant en cela les volontés de leur père et grand-père espérant que ce livre devienne une modeste contribution à la mémoire de toutes les victimes anonymes qui sont tombées sur la route d'un idéal afin de nous transmettre le droit à la vie.
1 mars 2007
Editions Presses de la Renaissance
« Mercredi de Pâques. 14 avril 1909. Onze heures du matin. Des coups de fusil, des coups de revolver partent de tous les points de la ville. On tire des fenêtres, des terrasses, des minarets. Les balles pleuvent, drues comme la grêle. Quelques instants après, un cri retentit, lugubre : “askna ghiaours, askna !” Depuis le marché d’abord. Puis, de toute part. “Coupez, coupez les infidèles !” » C’est ainsi que débute ce récit unique et terrible. Et plus loin : « Au premier bruit de la fusillade, on afflua chez nous par toutes les portes, les églises aussi étaient pleines. Les mal-heureux cherchaient à échapper à la mort. Ce matin, monsieur Ourfalian, un riche Arménien, n’eut pas le temps de se mettre à l’abri. Un homme l’abattit en criant : “Au nom d’Allah très grand, c’est par toi que nous commençons !” »
Avec une charge de vérité rarement atteinte, nous assistons au fil des pages au massacre des Arméniens, en Turquie. Premier génocide d’une série qui fait du XXe siècle le plus sanglant de tous les temps.
Retrouvé par l’auteur au fond d’une malle oubliée, dans un ancien monastère chrétien, le journal tenu à l’époque par un prêtre missionnaire français fournit la trame de ce récit sans concession, dont le but n’est pas d’accuser mais de témoigner d’un martyre dont la mémoire continue à être bafouée.
Plus qu’un document de première main, Pages de sang est un témoignage venu éclairer l’Histoire.
A propos de l'auteur :
Raphaël Stainville, 28 ans, est journaliste au Figaro. Pages de sang est son deuxième ouvrage publié après J'irai prier sur ta tombe : à pied de Paris à Jérusalem.