17 janvier 2007
Editions Mille et une nuits
Le 3 décembre 1896, un jeune député du Tarn s'adresse aux représentants de la nation française. On massacre des arméniens dans l'Est anatolien. Certains voudraient passer sous silences ces massacres. A la tribune, Jean Jaurès dénonce la lâcheté intéressée de la politique du ministre des Affaires étrangères depuis plus de deux ans à l'égard du " sultan rouge ". Si la France restait sans voix, paralysée pour des raisons économiques, elle encouragerait l'Empire ottoman à maltraiter ses minorités. Au nom de la paix, de la justice et du droit, il rappelle que la morale démocratique impose le combat de la tyrannie où qu'elle soit.
Jaurès avait bien vu que des processus d'extermination se dessinaient déjà, à la fin du XIXe siècle, et que les puissances et les opinions publiques devaient exercer toute leur influence pour les enrayer.
Son discours restera l'un des plus marquants de la troisième république.
A propos de l'auteur :
25 octobre 2006 (réédition)
Editions Calmann Lévy
Quand ce livre parut pour la première fois en 1975, c'était aussi la première fois que le génocide subi par le peuple arménien en 1915 était relaté en français. Ce fait historique a pourtant encore bien du mal à trouver sa place dans l'histoire du XXe siècle, même si depuis quelques années un mouvement puissant l'a fait reconnaître de tous… à l'exception des auteurs du crime ! La République turque continue toujours en effet de nier la responsabilité de ses prédécesseurs jeunes Turcs, au point d'avoir maintenu comme délit dans son code pénal - même révisé récemment pour faciliter son adhésion à l'Union européenne - le seul fait de nommer le génocide arménien.
Aussi n'est-il pas indifférent que l'Année de l'Arménie en France ait accordé son label à la réédition d'un ouvrage précurseur sur ce génocide que la loi française a reconnu comme tel en 2001. C'était aussi l'occasion de revenir, par une réflexion historique et politique inédite, sur tous les développements de la question arménienne en France depuis les années soixante jusqu'à aujourd'hui.
A propos de l'auteur :
Jean-Marie Carzou est ancien élève de l'ENS (rue d'ULM, 1960). Longtemps responsable de programme à la direction de la télévision française au temps de l'ORTF puis initiateur des émissions à destination des travailleurs émigrés, il a produit et réalisé nombre d'émissions culturelles et publié plusieurs livres.
21 septembre 2006
Editions Odile Jacob
Entre 1915 et 1916, ce sont près de 1 500 000 Arméniens ottomans qui perdent la vie. Parmi les innombrables violences perpétrées au cours de la Première Guerre mondiale, leur extermination constitue l’épisode le plus sanglant touchant des populations civiles.
Voici, pour la première fois, non seulement l’histoire, mais aussi la « géographie » exhaustive du génocide, région par région. Cette étude rigoureuse et complète permet de comprendre la genèse de ces crimes de masse, aboutissement d’un long processus au cours duquel l’élimination physique d’une partie de sa propre population a été conçue comme la condition nécessaire à la construction de l’État-nation turc.
Au-delà de la mémoire, ce livre-monument invite à une réflexion sur les fondements idéologiques et culturels d’une société qui rejette son passé et ne parvient pas à assumer son histoire.
A propos de l'auteur :
Raymond Kévorkian est historien. Il enseigne à l'Institut français de géopolitique (université Paris-VIII-Saint-Denis) et dirige la Bibliothèque arménienne Nubar. Il est également l'auteur d'une dizaine d'ouvrages consacrés à l'histoire moderne et contemporaine de l'Arménie et des Arméniens.
17 août 2006
Editions Dalloz-Sirey
Le génocide des Arméniens en 1915, fait historique établi de façon probante et certaine, sollicite la matière juridique. C'est à partir de cet événement qu'a été fondé le concept de crime contre l'humanité en tant qu'infraction pénale internationale et le problème de la négation du génocide par la Turquie n'est toujours pas réglé. Si le crime contre l'humanité est entré dans le droit positif en 1945 au procès de Nuremberg, il faut remonter à la déclaration des Alliés du 24 mai 1915 adressée à l'Empire ottoman qui dénonçait « les crimes contre l'humanité et la civilisation » commis à l'encontre des. Arméniens pour en saisir l'origine.
Mais, alors qu'en 1920 le traité de Sèvres prévoyait tribunal international pour juger les responsables des massacres de déportations, il ne fut jamais ratifié et le traité de Lausanne de 1923 établit en annexe, une clause d'amnistie générale pour tous les responsables turcs qui ne furent jamais inquiétés. Seuls eurent lieu quelques procès, ersatz de justice, tenus par des cours martiales ottomanes. L'égoïsme des Etats et les tractations politiques l'emportaient sur le souci d'une véritable justice internationale indépendante.
Aujourd'hui, l'Etat turc ne peut être contraint, ni à reconnaître le génocide (la Commis européenne n'en a pas fait une condition sine qua non d'entrée dans la Turquie dans l'Union), ni à verser des indemnités ou à opérer des restitutions, même s'il peut être tenu pour responsable des massacres, destructions et spoliations commis sous l'Empire ottoman. Cependant, le droit fait évoluer la situation : la loi du 29 janvier 2001 portant reconnaissance par la France de ce génocide crée une norme de droit juridiquement constituée au-delà de sa portée symbolique. Des propositions de lois, en cours d'examen, visent à étendre au cas arménien la responsabilité pénale pour contestation de crime contre l'humanité. L'une d'elle devait faire l'objet d'un vote le 18 mai 2006 mais son examen a été reporté.
Le problème juridique posé par les événements de 1915 n'est pas clos. La procédure d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne relancera nécessairement le débat. L'ouvrage s'adresse aux spécialistes du droit international pénal, à la communauté arménienne francophone à qui elle fournira des explications inédites, et à tous ceux qui souhaitent en savoir plus.
A propos de l'auteur :
Jean-Baptiste Racine professeur de droit privé à l'université de Nice Sophia-Antipolis enseigne le droit international.22 juin 2006
Editions Editions du Félin
Présentation de l'éditeur
Ce livre retrace un itinéraire de trente années de collaboration épisodique au quotidien arménien Haratch. Ce sont là vingt articles d'un historien qui, par moments, a besoin de s'exprimer hors de l'enceinte d'une université bridée par des règles de courtoisie et de hausser le ton pour jeter quelques éclats de voix afin
d'apaiser son indignation devant le mensonge et la mauvaise foi. Ce sont aussi des hommages rendus en maintes occasions. Ce sont enfin des jalons qui marquent l'évolution du double processus de connaissance et de reconnaissance
du génocide arménien, des années de turbulences d'une mémoire arménienne blessée par le négationnisme aussi obsessionnel qu'absurde de la Turquie.
A propos de l'auteur :
Yves Ternon est docteur en histoire. Il a consacré l'essentiel de son œuvre à des recherches sur les génocides perpétrés au XXe siècle. Il a notamment publié Les Arméniens, histoire d'un génocide, Editions du Seuil, 1977, Editions du Seuil, coll. Points Histoire 1996 ; l'Etat criminel. Les génocides du XXe siècle, Editions du Seuil, 1995 ; Innocence des victimes. Au siècle des génocides, Desclée de Brouwer, 2000 et Empire ottoman. Déclin, chute, effacement, Le Félin-Editions Michel de Maule, 2002, Le Félin Poche, 2005.