Raphaël Stainville, 28 ans, est journaliste au Figaro. Pages de sang est son deuxième ouvrage publié après J'irai prier sur ta tombe : à pied de Paris à Jérusalem.
« Mercredi de Pâques. 14 avril 1909. Onze heures du matin. Des coups de fusil, des coups de revolver partent de tous les points de la ville. On tire des fenêtres, des terrasses, des minarets. Les balles pleuvent, drues comme la grêle. Quelques instants après, un cri retentit, lugubre : “askna ghiaours, askna !” Depuis le marché d’abord. Puis, de toute part. “Coupez, coupez les infidèles !” » C’est ainsi que débute ce récit unique et terrible. Et plus loin : « Au premier bruit de la fusillade, on afflua chez nous par toutes les portes, les églises aussi étaient pleines. Les mal-heureux cherchaient à échapper à la mort. Ce matin, monsieur Ourfalian, un riche Arménien, n’eut pas le temps de se mettre à l’abri. Un homme l’abattit en criant : “Au nom d’Allah très grand, c’est par toi que nous commençons !” »
Avec une charge de vérité rarement atteinte, nous assistons au fil des pages au massacre des Arméniens, en Turquie. Premier génocide d’une série qui fait du XXe siècle le plus sanglant de tous les temps.
Retrouvé par l’auteur au fond d’une malle oubliée, dans un ancien monastère chrétien, le journal tenu à l’époque par un prêtre missionnaire français fournit la trame de ce récit sans concession, dont le but n’est pas d’accuser mais de témoigner d’un martyre dont la mémoire continue à être bafouée.
Plus qu’un document de première main, Pages de sang est un témoignage venu éclairer l’Histoire.
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