GROUPE IV

AZERBAïDJAN ET HÉKKIARI

 

La province persane d'Azerbaïdjan est limitrophe à l'est du Vilayet de Van ; elle forme essentiellement un autre et plus grand bassin, fermé de montagnes, qui écoulent leurs eaux dans le lac d'Ourmia.

Bien que l'Azerbaïdjan fasse nominalement partie de la Perse, il n'y a pas, en réalité, de Persans parmi ses habitants. La majorité de la population est composée de Mahométans Chiites, parlant un dialecte turc ; mais les parties occidentales du lac, et en particulier les districts d'Ourmia et de Salmas, sont habités par une population chrétienne sémite, qu'on désigne indifféremment par « Nestoriens » (d'après leur religion), « Syriens » (d'après leur langue), ou « Chaldéens » (d'après leur race). Ils descendent des anciens habitants de Mésopotamie qui y furent refoulés à travers les montagnes par la poussée arabe. Un plus grand nombre encore d'entr'eux vivent sur le versant Ottoman, dans le district de Hekkiari, autour des sources du Grand Zab et aussi plus à l'ouest, près du confluent du Tigre et du Bohtan. Dans ces deux derniers districts, ils sont maintenant en minorité par rapport à leurs voisins turcs, et ceux-ci sont aussi entremêlés aux Nestoriens du bassin d'Ourmia, surtout vers l'extrémité sud du lac, et aussi du côté Ouest, (Tergavar).

Lorsque, dans l'hiver 1914-15, les Turcs prirent l'offensive contre les Russes, sur le front du Caucase, ils envoyèrent une armée, renforcée de tribus kurdes dans l'Azerbaïdjan. Les forces russes, trop faibles, qui occupaient la province, se retirèrent vers le Nord, au commencement de janvier, et les envahisseurs turco-kurdes, pénétrèrent jusqu'à Tabriz, tandis que les villages Nestoriens à l'ouest du lac d'Ourmia, restaient en leur possession pendant près de cinq mois. Les Russes furent suivis dans leur retraite par une partie considérable de la population chrétienne qui souffrit beaucoup des rigueurs de l'hiver pendant le voyage. Ceux qui restèrent, se réfugièrent dans la ville d'Ourmia et subirent toutes sortes d'atrocités pendant les vingt semaines de l'occupation de la ville, de la part des Turcs et des Kurdes. Les Russes réoccupèrent l'Azerbaïdjan en mai 1915 ; ils entrèrent dans la ville d'Ourmia le 24 mai, cinq jours après leur première entrée à Van, et ils délivrèrent la population de Salmas et d'Ourmia de leurs oppresseurs. Mais ils ne purent pas sauver les Communautés du district de Zab qui subirent, au mois de juin, le même sort que les Arméniens de Bitlis, Mouch et Sassoun ; et lorsque les Russes furent de nouveau forcés d'évacuer Van, à la fin de juillet, la panique de Van gagna Ourmia et un nouveau flot de réfugiés Nestoriens vint augmenter l'exode générale des chrétiens dans les provinces russes du Caucase.

 

NOTE DU TRADUCTEUR

Cette traduction française n'étant faite qu'en vue des massacres et des déportations en Turquie, on n'a pas traduit les vingt documents de ce groupe concernant exclusivement l’Azerbaïdjan, qui est en Perse, et le Sandjak de Hekkiari, qui fait partie du Kurdistan. Ces documents ne sont d'ailleurs cités ni dans la Préface, ni dans le Résumé Historique.

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