Le vilayet de Van était la province la plus peuplée d'Arméniens de tout l'Empire ; c'était en même temps la province limitrophe de la frontière nord-est, du côté de la Russie et de la Perse ; elle était par suite la plus exposée à une invasion après l'échec de l'offensive turque contre le Caucase, dans l'hiver 1914-1915.
Les documents contenus dans cette série rendent compte d'une façon détaillée et consistante, — et de cinq sources différentes, — des événements de Van qui produisirent la première rupture entre les Arméniens de l'Empire et les Turcs, et qui donnèrent un premier prétexte au Gouvernement pour étendre à toute la population arménienne de l'Empire, le plan de déportation déjà en voie d'exécution alors en Cilicie.
Ces témoignages font clairement ressortir qu'il n'y a pas eu de rébellion des Arméniens de Van, sans provocation, comme le Gouvernement Ottoman l'affirme dans son apologie officielle. Les Arméniens n'ont pris les armes que pour défendre leurs existences, et toute la responsabilité de la révolte pèse sur Djevdet Bey, le Gouverneur local, que celui-ci ait agi sur sa propre initiative, ou qu'il ait exécuté les instructions reçues de Constantinople.
DOCUMENT 9
DOCUMENT 10