AC. {Aïntab}— lettres d'un habitant arménien1 décrivant la déportation des Arméniens de Cilicie ; communiquées par le Comité Américain de Secours aux Arméniens et aux Syriens.

Lettre datée du 6/19 avril 1915

Chaque jour 200 ou 300 personnes de Zeïtoun sont transférées à BM. sévèrement gardées, et après une courte halte la nuit, elles sont déportées dans des directions inconnues. Les hôtels et deux écoles arméniennes sont remplis de ces familles déportées de Zeïtoun ; Alabach et Fournouz. Le Gouvernement a décidé d'évacuer par la force toutes les autres régions arméniennes. Il est impossible de décrire la misère qui en résulte. Des vieillards, des infirmes et des enfants de 4 à 5 ans partent en masses compactes nu-pieds.

Lettre datée du 17/30 mai 1915

Depuis le 1er avril, des convois arrivent de Zeïtoun et des environs et se dirigent vers le Sud, vers les steppes de Mésopotamie. En ne comptant que ceux qui ont traversé notre ville, le nombre des déportés s'élèvent à 6.700. Fournouz, Guében, Alabach et toute la région de Zeïtoun ont été évacués. Des Mouhadjirs Bosniaques remplacent lès Arméniens ainsi exilés.

Les Turcs sont en plein délire. Il est impossible de décrire les souffrances endurées par les déportés arméniens. Les viols, les conversions et les enlèvements de femmes et de jeunes filles sont des faits journaliers. La population arménienne de Zeïtoun a été annihilée, à l'exception d'un ou deux villages. Nous apprenons que 150 Arméniens de Deurt-Yol et 1.350 de Hassan-Beyli ont été déportés à Alep.

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1) Le nom ne peut être cité.