La Russie annexe une partie du Plateau arménien (notamment régions d'Erevan et du Nakhitchévan).
Troubles et massacres dans la région du Taurus. Insurrection dans la montagne de Zeïtoun. Celle-ci constitue depuis le début de l'occupation turque une région quasi autonome.
«Constitution» nationale arménienne.
Déclaration de guerre de la Russie à la Turquie. La Russie en profite pour entrer en Arménie.
Signature du Traité de San Stefano. L'article 16 du traité prévoit l'obligation pour la Sublime Porte de procéder à des réformes dans les provinces arméniennes.
Traité de Berlin : il ne prévoit aucune cession majeure de territoires arméniens à la Russie. L'article 16 est transformé en article 61 qui stipule un simple engagement de la Turquie à procéder à des réformes. Celui-ci constitue néanmoins la première consécration officielle de la question arménienne.
Troubles et massacres à Mouch et Sassoun.
Manifestations arméniennes à Constantinople, suivies de nombreux massacres qui se soldent par 150 000 à 300 000 morts auxquels on ajoute environ 150 000 conversions et quelques 100 000 émigrés).
Prise de la Banque Ottomane par un groupe de révolutionnaires arméniens du Parti Dachnak afin d'attirer l'attention des grandes puissances sur la situation désastreuse des Arméniens dans l'Empire Ottoman. Cette action est suivie d'un massacre à Constantinople le 27 août, avec environ 7.000 victimes.
Putsch militaire à Salonique à l'instigation du mouvement «Jeune turc».
Massacres à Adana. Près de 20.000 morts. La responsabilité de l'armée turque légale est directement mise en cause.
La population arménienne de l'Empire Ottoman est évaluée par le patriarcat à 2 100 000 personnes.
Défaite d'Enver Pasha devant les troupes russes. Les autorités ottomanes décrètent la démobilisation et le désarmement des Arméniens regroupés en bataillons employés à des travaux de voirie et à des tâches diverses.
Une note est remise par deux députés arméniens de l'assemblée ottomane faisant état de massacres et d'exécutions de plusieurs de ces bataillons.
Télégramme de Talaat, ministre de l'Intérieur, au délégué Djemal Bey à Adana.
Massacres à Zeïtoun.
La population de Van, en majeure partie arménienne, se barricade à la nouvelle des massacres. Les autorités turques, utiliseront cet épisode du front du Caucase et de la résistance des Arméniens, pour justifier les mesures de déportation qu'ils vont prendre par la suite.
Arrestation de 300 intellectuels et notables arméniens à Constantinople. Cette date est prise comme point de départ des déportations et massacres, et marque pour la communauté arménienne l'anniversaire du génocide.
Vagues de massacres et de déportations dans tout le pays.
Loi du 16 mai 1915 concernant les instructions relatives aux biens mobiliers et immobiliers abandonnés par les Arméniens déportés, la loi prévoit l'installation de réfugiés turcs dans ces demeures et sur ces terres.
Le télégramme de Talaat, ministre de l'Intérieur à la Préfecture d'Alep, confirme l'ordre de déportation et d'ex-termination précédemment communiqué.
Le nombre d'Arméniens «expulsés» de Diarbekir atteint le nombre de 120 000.
Télégramme de Talaat, ministre de l'Intérieur à la Préfecture d'Alep : ordre d'extermination des enfants dans les stations militaires.
Décret abolissant la constitution nationale arménienne de 1863.
Fin de la guerre entre les alliés et la Turquie. Estimation globale des massacres : près de 1500 000 morts.
La Turquie, à la Conférence de la Paix à Paris admet explicitement les massacres survenus dans les provinces de l'Est lors de la guerre et la responsabilité des dirigeants turcs. G. Clemenceau au nom du Conseil suprême allié à la Conférence de la Paix prend acte que la Turquie «admet formellement ou explicitement les massacres...».
A la suite du procès des Unionistes (membres du Comité Union et Progrès, au pouvoir depuis 1909), Talaat Pacha, Enver Pacha et Djemal Pacha sont condamnés à mort.
Signature du Traité de Sèvres. La Turquie admet explicitement la réalité des massacres et déportations survenus lors de la guerre et s'engage à procéder à"des réparations. La république arménienne, indépendante depuis le 28 mai 1918, est transformée en république socialiste soviétique d'Arménie.
Loi sur « les propriétés abandonnées » qui prévoit la confiscation de tous les biens abandonnés par les Arméniens absents du pays, quels que fussent la date, le motif et les conditions de leur départ.
Traité de Lausanne remplaçant le Traité de Sèvres. «Dans le Traité de Lausanne, qui rétablit l'état de paix entre la Turquie et les alliés, l'histoire cherchera en vain le mot d'Arménie.» (Winston Churchill).
Une loi prévoit que les Arméniens qui ont émigré en Cilicie et des provinces orientales ne pourront plus retourner chez eux.
Exclusion de la nationalité turque de tous ceux qui, lors de la guerre de l'indépendance, n'y ont pas pris part ou qui sont restés à l'étranger entre le 24 juillet 1923 et la date de la promulgation de cette loi.