Repères chronologiques | ||||||||
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1871 : Conférence de Londres sur la question des Détroits. L'Empire reste un lieu d'affrontements pour les grands impérialismes en quête de points d'appui pour leur stratégie. 1876 : La proclamation d'une Constitution le 23 décembre par le Sultan Abdul Hamid marque une nouvelle étape dans la recherche d'une solution réformiste aux problèmes d'un Empire qui est en butte aux appétits des Puissances. Midhat pacha est à la tête du groupe libéral qui a imposé et l'élévation au trône d'Abdul Hamid et le recours encore une fois à cette politique de progrès. Mais elle est sans influence sur le déroulement de la Conférence qui se tient en même temps à Constantinople : les grandes puissances maintiennent leur volonté d'intervention dans les affaires intérieures de l'Empire. Cet échec signe la fin de la période des réformes : Abdul Hamid renvoie Midhat pacha (il le fera assassiner en 1883), suspend le Parlement en 1878 et gouvernera désormais seul, cherchant le salut de l'Empire dans le panislamisme, usant de ruse à l'égard des Puissances et de violence à l'égard des minorités. 1878 : Le Congrès de Berlin règle la question bulgare, épisode qui illustre à nouveau les mécanismes de la Question d'Orient. Après l'autonomie obtenue par l'Eglise bulgare en 1870, la recherche de l'indépendance remet en route l'engrenage de l'insurrection et de la répression (c'est alors que naît la guerre psychologique où l'on se rejette des deux côtés la responsabilité du massacre des populations civiles), sous l'œil plus qu'intéressé des Etats voisins qui entrent enfin en guerre contre la Turquie. La Russie, qui s'est jointe au mouvement, impose à la Turquie, après un conflit de quelques mois en Bulgarie même et au Caucase, un traité préliminaire (San Stefano, mars 1878) très favorable aux populations chrétiennes. Mais les autres Puissances ne l'entendent pas ainsi et, sous l'impulsion de l'Angleterre (qui se fait néanmoins confier Chypre par le Sultan), imposent à la Russie une renégociation plus favorable aux intérêts turcs. Mais la Turquie ne joue là qu'un rôle de vassal ; c'est des intérêts européens qu'il s'agit : même quand on la défend contre l'impérialisme russe, c'est pour satisfaire d'autres impérialismes. Le reste n'est que prétexte à paroles fleuries, telles que celles qui formant le début d'un hatt impérial d'octobre 1875 : «Tous les sujets de Sa Majesté Impériale le Sultan sans distinction sont l'objet de sa haute sollicitude et de son inépuisable bienveillance »6...
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© Jean-Marie Carzou Arménie 1915, un génocide exemplaire, Flammarion, Paris 1975 édition de poche, Marabout, 1978 |