La génocide du peuple arménien commence par l'élimination des hommes capables d'opposer une résistance : ceux qui peuvent se battre ou diriger. Les soldats arméniens incorporés dans l'armée ottomane seront désarmés, utilisés comme bêtes de somme dans des "bataillons de travail", et progressivement liquidés. Puis c'est au tour des civiles : l'élite arménienne (notables, intellectuels, prêtres...) est arrêtée ou supprimée. Morgenthau écrit dans ses Mémoires que ce n'était là "que les opérations préalables de l'extermination d'une race." Le peuple sera ensuite une proie facile.
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Ci-contre : groupe d'Arméniens affecté aux travaux de voirie. Source : Maria Jacobsen: Diary (Oragrutjun) 1907-1919, Kharput-Turkey. Antelias 1979 |
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Aux alentours de Bitlis : cadavres décapités de travailleurs :
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Notables de Zeïtoun enchainés : ils sont conduits en mars 1915 vers Marache, puis seront supprimés. Peu après la population sera déportée (lire le texte du pasteur allemand Johannes Lepsius) |
Ci-dessous : les notables de Césarée, devant la prison, juste avant d'être exécutés Un voyageur témoigne : "Jusqu'à présent, on a pendu à Césarée plus de 80 personnes, parmi lesquelles des médecins, des notables, entr'autres Hampartzoum, Boyadjian (Mourad) du parti Hintchakiste.C'étaient les parents eux-mêmes qui étaient chargés de descendre de la potence le corps des leurs."
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Les cours Martiales fonctionnent partout sans aucune relâche. Vous devez avoir appris, par les journaux, la pendaison des vingt Hentchakistes à Constantinople. Le verdict rendu contre eux n'est basé sur aucune des lois de l'Empire. Le même jour on a pendu douze Arméniens à Césarée, sous l'inculpation d'avoir obéi aux instructions qu'ils avaient reçues de l'assemblée clandestinement tenue à Bucarest par les Drochakistes et les Hentchakistes. A part les pendaisons, on a condamné à Césarée 32 personnes à des peines variant de 10 à 15 ans de travaux forcés. Ce sont pour la plupart de braves négociants n'ayant aucune collaboration avec les partis politiques. On a pendu également douze Arméniens en Cilicie. Les condamnations sont devenues quotidiennes. La découverte d'armes, de livres et d'images justifie la condamnation d'un malheureux à quelques années de prison. Livre Bleu, édition française, doc. 3
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Pendaisons d'Arméniens du parti Hentchak à Constantinople :
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Kharpout, mai-juin 1915. Notables arrêtés et conduits en prison au chef-lieu du vilayet à Mezré source : Maria Jacobsen: Diary (Oragrutjun) 1907-1919, Kharput-Turkey. Antelias 1979 |
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Soldats turcs devant des notables arméniens décapités :
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