Dès avril 1909, la Cilicie fut le théâtre du second massacre planifié, d'abord à Adana, la plus grande ville, puis dans le reste de la province : on compta environ 30 000 victimes en deux vagues de tueries, avec une très probable responsabilité de l'Ittihad dans la seconde. Les Arméniens voulurent n'y voir qu'un soubresaut de l'ancien régime agonisant, et les puissances européennes n'avaient pas intérêt à monter l'affaire en épingle.
à la suite de ces massacres impunis, les dirigeants de l'Ittihad voyaient s'ouvrir de radieuses perspectives. En 1913 le pouvoir à Constantinople fut accaparé par une dictature militaire, avec trois hommes forts à sa tête : Djémal, Enver et Talaat, bientôt en charge de la Marine, de la Guerre et de l'Intérieur. Les défaites balkaniques ayant réduit à peau de chagrin les possessions ottomanes en Europe, le panturquisme, tourné vers l'Asie, était plus que jamais à l'ordre du jour !