La liquidation de l'Arménie occidentale n'était pas suffisante pour les plans panturcs. Profitant de la retraite des troupes russes consécutive à la révolution de 1917, l'armée turque lança sur l'Arménie orientale une offensive qui fut arrêtée in extremis à Sardarapat, fin mai 1918, par une extraordinaire mobilisation populaire commandée par le parti Tachnag.
Le 28 mai 1918, cette Arménie orientale devenait la première république d'Arménie, l'une des trois républiques transcaucasiennes qui remplirent le vide politique laissé par les Russes. Son état, tant politique que militaire et économique, était désespéré. Elle était, de plus, victime d'une épidémie de typhus et entourée de voisins, hostiles comme la Turquie et l'Azerbaïdjan, ou peu amicaux comme la Géorgie. L'armistice de Moudros, signé le 30 octobre 1918 sauva provisoirement cette première république d'Arménie. L'Empire ottoman capitulait face aux Alliés.