à l'accession du sultan Abdul-Hamid, en 1876, l'Empire ottoman comptait de nombreuses minorités chrétiennes, en Europe (Serbes, Bulgares,…) et en Asie Mineure, où Grecs et Arméniens étaient des peuples autochtones. Contrairement aux Grecs, les Arméniens ne disposaient d'aucun état-sanctuaire. Leurs revendications restaient fondées sur des notions d'égalité et de liberté culturelle dans l'Empire, sans exigence d'indépendance.
Le règne d'Abdul-Hamid commença par une défaite face à la Russie. Les conséquences en furent limitées pour l'Empire ottoman car au Congrès de Berlin (1878) le premier ministre Disraeli, fidèle à la tradition turcophile britannique, vint à son secours. L'article 61 exigeait des réformes garantissant la sécurité des Arméniens, dont le contrôle allait être inefficace. En échange, Londres avait reçu l'île de Chypre.
Dans la nouvelle division administrative de l'Empire, les Arméniens étaient concentrés en Cilicie et dans les six vilayets orientaux (Van, Bitlis, Erzeroum, Diyarbékir, Kharpout, Sivas). Leur situation se dégradait, entraînant la création de plusieurs partis politiques : à Genève (Hentchag, 1887) ainsi que dans les deux Arménie, ottomane (Armenagan, 1885) et russe (Dachnak ou Tachnag, 1890). De tendance libérale ou socialisante, tous étaient préoccupés, c'était là une nouveauté, par l'avenir des deux composantes du peuple arménien.