GÈNOCIDE DES ARMÈNIENS
CONTEXTE
MASSACRES DE LA MINORITÉ ARMÉNIENNE
Le génocide des Arménien fait référence à
l'extermination systématique de la minorité
arménienne pratiquée par le gouvernement ottoman
pendant la Première Guerre mondiale. En 1914,
les autorités ottomanes avaient déjà commencé
une propagande pour présenter les Arméniens
vivant dans l'Empire ottoman comme une menace
pour la sécurité de l'empire. En 1915, diverses
mesures de lutte contre la minorité arménienne
avaient été prises. Le 24 avril 1915 les
autorités ottomanes ont arrêté des centaines
d'intellectuels arméniens renommés et des
dirigeants communautaires à Constantinople
(aujourd'hui Istanbul) et les ont déportés à Chankri et Ayash, où ils ont été exécutés. Par
la suite, l'armée ottomane a commencé à mettre
en œuvre le génocide de la minorité arménienne
en ayant recours à des incendies, noyades,
utilisation de poison, surdoses de drogue,
déportations, marches de la mort et placement
dans les camps d'extermination. Les Assyriens,
les Grecs et d’autres groupes minoritaires ont
également été la cible d'extermination par le
gouvernement ottoman. Le nombre total de
personnes tuées a été estimé entre 1 et 1,5
millions.
PROCEDURES DEVANT LES COURS MARTIALES TURQUES
En 1919, sous la pression britannique, le sultan
Mehmed VI a ordonné aux cours martiales
nationales de juger les membres du Comité de
l’Union et du Progrès (CUP) pour leur rôle dans
l’implication de l'Empire ottoman dans la
Première Guerre mondiale et pour leur
contribution au génocide. En avril 1919, plus de
100 hauts responsables turcs étaient en état
d'arrestation et quatre grandes procédures ont
commencé au sujet de massacres et de
déportations arméniennes à Yozgat et à
Trébizonde et concernant le rôle du CUP et des
ministres dans le génocide. Les cours militaires
ont constaté que le CUP a eu la volonté
d’éliminer physiquement les Arméniens. En
conséquence, les cours martiales ont
officiellement dissout le CUP et ont ordonné la
confiscation des biens et avoirs de personnes
reconnues coupables. D'autres procédures étaient
prévues, mais n’ont jamais eu lieu.
Le 13 janvier 1921, les cours martiales ont été
abolies, leur compétence revenant aux tribunaux
militaires réguliers. Presque tous les
dirigeants de haute position du CUP ont réussi à
s'échapper de Turquie avant d'être traduits en
justice. Certains chefs moins importants ont été
condamnés à mort par contumace ou condamnés à
des peines de prison, mais beaucoup se sont
finalement échappés ou ont été libérés.
COUR MARTIALE INTERNATIONALE A MALTE
Comme des dizaines de Turcs accusés ont été
libérés, la Grande-Bretagne a décidé de
transférer les 68 prisonniers les plus
importants à Malte et de les détenir dans un
centre de détention britannique. Ils ont été
détenus pendant trois ans tandis que des
recherches et des enquêtes ont été faites. Le
traité de Sèvres (traité de paix entre l'Empire
ottoman et les Alliés) a prévu d’entamer une
procédure pour juger les personnes responsables
de massacres, mais cette initiative ne s’est
jamais concrétisée. En raison du manque de
preuves, les détenus ont finalement été renvoyés
vers la Turquie en échange d'otages
britanniques. Le 24 juillet 1923, le traité de
Lausanne a été signé, mettant officiellement fin
à la guerre entre l'Empire ottoman et les
Alliés. Avec sa déclaration VIII portant sur les
amnisties, la poursuite pénale des auteurs
éventuels de génocide a été suspendue.
OPERATION NEMESIS
Comme des accusés étaient progressivement
libérés, le neuvième Congrès mondial de la
Fédération révolutionnaire arménienne a pris la
décision de traquer et d'exécuter les dirigeants
ottomans les plus coupables sous forme d’une
entreprise secrète appelée «Opération Nemesis».
À la fin de 1922, une douzaine de hauts
dirigeants politiques et militaires turcs ont
été assassinés.
C'est dans le
cadre du génocide des Arméniens que
le terme "crimes contre l'humanité"
a pour la première fois été utilisé.
Le 23 mai 1915, la Grande-Bretagne,
la France et la Russie ont
conjointement adressé une mise en
garde au gouvernement Jeune Turc,
dans les termes suivants:
"Depuis un mois environ, les
populations kurde et turque
d'Arménie procède, de connivence et
souvent avec l'appui des autorités
ottomanes aux massacres des
Arméniens. De tels massacres ont
lieu vers la mi-avril à Erzerum,
Tertchan, Eguine, Bitlis, Mouch,
Sassoun, Zeïtoun et dans toute la
Cilicie. Les habitants d'une
centaine de villages des environs de
Van ont été assassinés et le
quartier arménien est assiégé par
des populations kurdes. En même
temps, à Constantinople, le
gouvernement ottoman a sévi contre
la population inoffensive. En
présence de ces nouveaux crimes de
la Turquie contre l'humanité et la
civilisation, les gouvernements
alliés font savoir publiquement à la
Sublime porte qu'ils tiendront
personnellement responsables desdits
crimes tous les membres du
gouvernement ottoman, ainsi que ceux
des agents qui se trouveraient
impliqués dans de pareils
massacres." |
LES PRINCIPAUX PRÉVENUS
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