Ismaïl
Enver Pacha
contexte: Génocide arménien
lieu du procès: Empire ottoman
statut: Condamné
description du statut: Condamné à mort par contumace par un
tribunal ottoman
fonction: Ministre de la guerre |
Ismaïl Enver est né le
22 novembre 1881 à Istanbul, dans une famille aisée. Ayant fait
ses études militaires en Allemagne, il a rapidement gravi les
échelons de l'armée ottomane à son retour, pour obtenir le titre
de Pacha à l'âge de 32 ans.
Le 23 janvier 1913, le Comité Union et Progrès (CUP) organise un
coup d'Etat et met en place un régime militaire dirigé, après
quelques mois, par Enver Pacha, Djemal Pacha et Talaat Pacha
(cf. "ramifications"). Même si Enver Pacha n'était que ministre
de la Guerre, c'est lui qui dirigera véritablement le régime
jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale.
Enver Pacha est considéré comme l'un des principaux responsables
du génocide des Arméniens.
Le massacre des Arméniens par les Turcs, pendant la Première
Guerre mondiale, est le premier génocide du XXe siècle. Il
débute le 24 avril 1915 à Istanbul, capitale de l'empire
ottoman, avec l'assassinat de 600 notables arméniens, sur ordre
du gouvernement.
A la fin de l'été 1915, les deux tiers des Arméniens de Turquie,
soit environ 1,2 millions de personnes, ont péri dans des
conditions généralement épouvantables.
Les nationalistes turcs se sont emparés du pouvoir quelques
années plus tôt à Istanbul. Après l'entrée du pays dans la
Grande Guerre, les Russes envahissent l'Asie mineure. Les Turcs
battent en retraite et, exaspérés, multiplient les violences à
l'égard des Arméniens de Turquie, coupables à leurs yeux d'être
favorables aux envahisseurs chrétiens.
La ville de Van se soulève et proclame un gouvernement arménien
autonome. Les nationalistes saisissent ce prétexte pour
accomplir leur dessein d'éliminer la totalité des Arméniens. Le
ministre de l'Intérieur Talaat Pacha ordonne l'assassinat des
Arméniens d'Istanbul puis des Arméniens de l'armée. C'est
ensuite le tour des nombreuses populations arméniennes de l'est
du pays.
Voici le texte d'un télégramme du ministre : «Le gouvernement a
décidé de détruire tous les Arméniens résidant en Turquie. Il
faut mettre fin à leur existence, aussi criminelles que soient
les mesures à prendre. Il ne faut tenir compte ni de l'âge, ni
du sexe. Les scrupules de conscience n'ont pas leur place ici».
En novembre 1918, Enver Pacha s’enfuit en Allemagne à bord du
Lorelei, en compagnie de Djemal Pacha et de Talaat Pacha. |
Le 2 novembre 1918, au
moment précis où Enver Pacha s'enfuyait d'Istanbul, la Chambre
des députés a été saisie d'une motion pour le passage en justice
d'Enver Pacha et de six autres dirigeants en fuite. Parmi les
charges soulevées figuraient les massacres d'Arméniens. En
particulier, il était reproché aux ministres impliqués d'avoir
créé "des bandes de brigands, dont les atteintes à la vie, à la
propriété et à l'honneur rendaient les ministres coupables de
complicité dans les crimes tragiques qui en résultèrent".
Après la dissolution de la Chambre des députés par le Sultan, le
21 décembre 1918, la juridiction pour juger les ministres en
question a été transférée aux Cours martiales. Par décret
impérial, les statuts d'une nouvelle Cour martiale ont ensuite
été proclamés le 8 mars 1919. C'est cette Cour qui devait juger
les accusés en fuite.
A cet effet, la Cour ordonna aux sept principaux dirigeants du
régime Jeune Turc en fuite, dont Enver Pacha, de comparaître
devant la Cour dans le dix jours, faute de quoi ils seraient
jugés in absentia.
Quant aux charges retenues, elles ont peu à peu été élargies,
pour inclure notamment "le massacre et la destruction des
Arméniens". Il était reproché aux dirigeants ottomans d'avoir
mis en place un vaste plan dirigé à cette fin.
La Cour a rendu son verdict le 5 juillet 1919. Les accusés ont
été reconnus responsables d'avoir orchestré l'entrée en guerre
de la Turquie dans la Première Guerre mondiale et d'avoir commis
les massacres contre les Arméniens.
Enver Pacha a été condamné à mort in absentia.
Enver Pacha, réfugié en Allemagne, prend contact avec des
officiers allemands pour continuer la guerre en Asie centrale
contre le Royaume-Uni. Il se joint à la révolte des Basmatchis
en 1921 en Asie Centrale. Il est tué par l'Armée Rouge le 4 août
1922 au Tadjikistan. |
voir aussi
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