Bernard Bruneteau est professeur d'histoire contemporaine à l'université Pierre Mendès France-Grenoble II. Spécialiste de la question du totalitarisme, il est l'auteur de nombreux ouvrages et articles dont Les totalitarismes (Armand Colin, 1999) et L' " Europe nouvelle " de Hitler. Une illusion des intellectuels de la France de Vichy (Éditions du Rocher, 2003).
Le siècle qui vient de s'achever restera celui de l'épouvante. Il a commencé avec l'éradication des populations arméniennes de l'empire ottoman et s'est terminé avec l'extermination des Tutsis du Rwanda et le " nettoyage ethnique " dans l'ex-Yougoslavie. Entre ces deux moments, le monde aura été le témoin des grands massacres de l'ère stalinienne, de l'immense tragédie de la Shoah, de la disparition d'une partie du peuple cambodgien. Créé en 1944 sous le coup de la barbarie nazie par le juriste Raphael Lemkin, le mot de génocide entend désigner un type de crime de masse où un groupe est détruit intentionnellement, en totalité ou en partie, au nom de critères nationaux, ethniques, raciaux ou religieux. C'est en rendant compte de la fécondité de cette catégorie d'analyse que cet ouvrage met en perspective les entreprises exterminatrices les plus marquantes du XXe siècle. Leur histoire montre que le crime de génocide se fonde sur le ciblage stigmatisant d'un groupe à partir de la définition aussi arbitraire que délirante qu'en donne le perpétrateur. Faisant la part des situations qui rendent singulier chacun de ces généocides et des éléments qui permettent de les apparier, l'auteur s'attache en permanence à répondre à deux questions : qu'est-ce qui détermine l'intention ultime du génocidaire ? qu'est-ce qui autorise le génocide à se présenter comme une "solution" ?
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