Il fait partie de cette nouvelle génération d'historiens américains qui refusent de soumettre leurs recherches à la dictature du " politiquement correct ". Le Tigre en flammes (2003), actuellement en cours de publication dans une dizaine de pays, a été salué par la critique comme " un ouvrage capital " (THE MONTREAL GAZETTE.)
Si l'on évoque souvent l'horreur du génocide arménien, la plupart d'entre nous ignorent la réalité de ce qui s'est vraiment passé en Turquie dans la dernière décennie du XIXe siècle, puis en 1915-1916 - ce dernier épisode, le plus sanglant (un million de victimes au moins), ayant été largement camouflé par l'actualité de la Grande Guerre. Peter Balakian, puisant à des sources peu connues, établit dans ces pages, preuves irréfutables à l'appui, un compte rendu aussi exhaustif que possible des atrocités commises ou " couvertes " à l'époque par les autorités turques. Si son travail éclaire ces tragiques événements d'un jour neuf, la partie la plus passionnante de sa recherche concerne non tant le black-out entretenu sur l'affaire pendant près d'un siècle par le pouvoir turc que la surprenante réponse de l'Occident à la réalité des crimes commis - et au silence des bourreaux. Car on a oublié à la fois l'ampleur de la mobilisation de l'Occident en faveur de la cause arménienne dans les années 1890-1920 (145 articles sur le sujet dans le New York Times pour la seule année 1915 !)... et la trahison de l'Amérique et de ses alliés qui dès les années 20 et 30 allaient enterrer toute l'affaire (il ne fallait pas faire de peine aux Turcs, devenus entre-temps de précieux alliés sur le front pétrolier du Moyen-Orient : contrôlant la haute vallée du Tigre, ils détenaient l'une des clés d'accès aux précieuses réserves de l'Irak !). On l'aura compris, Le Tigre en flammes ne nous parle pas que d'un passé un peu vite décrété hors d'actualité, il nous tend également un miroir, aussi fascinant qu'inquiétant, où nous serons peut-être surpris de nous reconnaître...
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