Comme spécifié dans l'introduction de ce chapitre, cette affaire actuelle du génocide est désavantagée au point de vue bibliographique. Les embarras qui en résultent exigent des ajustements appropriés dans le plan de classement des ouvrages de la littérature turque qui étayent ce génocide sur différents niveaux et à différents égards. Ces ouvrages couvrent des pans entiers de l'histoire turco-ottomane d'après-guerre dans laquelle la période de l'armistice 1918-1920 représente le début d'un effort légal turc de courte durée pour étayer le crime. En conséquence, certaines portions de la bibliographie vont comprendre d'importants extraits de documents légaux mis en ordre par les cours martiales turques. Quand de tels documents sont demandés ou manquants, en ce qui concerne Takvimi Vekayi (la gazette officielle du gouvernement turc dont les suppléments servaient de journal officiel rapportant les principales parties des procès), il sera nécessaire d'avoir recours (1) à d'autres organes de la presse d'Istanbul couvrant les mêmes procès, et (2) aux archives du Patriarcat arménien de Jérusalem détenant un vaste recueil (corpus) de copies de documents relatifs aux cours martiales.
Finalement, d'autres portions de la bibliographie, y compris des articles et des livres par des auteurs turcs, seront mis en relief par des extraits décrits par ces ouvrages. La raison de ces citations sélectives et tronquées provient de l'interdiction et même à certains égards du climat menaçant des sanctions gouvernementales et de l'opinion publique oppressante en Turquie, dans le passé et au présent, tant qu'un débat libre sur la question arménienne sera un sujet d'inquiétude. Par conséquent, on doit se contenter des incursions brèves et caustiques disponibles par des auteurs turcs, dans le royaume interdit, parfois furtif d'autres époques, avec des aveux implicites de culpabilité, et occasionnellement des insinuations d'un sentiment de honte.