Cité du Vatican, dépêche AFP du 12 avril 2015
via Nouvelles d'Arménie Magazine
- Le “génocide“
arménien, que le pape François a évoqué
publiquement dimanche - une première pour un
souverain pontife - a été reconnu par une
vingtaine de pays, notamment la France, la
Suisse, la Russie, le Canada et le Parlement
européen (1987).
Jean Paul II avait évoqué le “génocide“ dans un
document signé en 2001 avec le patriarche
arménien et Jorge Bergoglio avait déjà utilisé
le terme avant de devenir pape et même au moins
une fois en privé depuis. Mais c’est la première
fois que le terme est prononcé publiquement par
un pape, à l’occasion du centenaire des
massacres, dimanche.
La France a été, en janvier 2001, le premier
grand pays européen à reconnaître le génocide
arménien. Plusieurs pays pénalisent sa négation,
notamment la Suisse (un négationniste a été
condamné par le tribunal fédéral suisse en 2007)
et la Slovaquie, en 2011.
Toutefois, en décembre 2013, dans un arrêt de
première instance réexaminé actuellement, la
Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a
estimé que poursuivre en justice et condamner
une personne pour négation du génocide arménien
était une atteinte à la liberté d’expression.
Les massacres et déportations d’Arméniens dans
l’Empire ottoman entre 1915 et 1917 ont fait
plus de 1,5 million de morts selon l’Arménie.
En avril 2014, Recep Tayyip Erdogan, alors
Premier ministre turc, a présenté les
condoléances de son pays “aux petits-enfants des
Arméniens tués en 1915“. En janvier 2015, le
président Erdogan a déclaré que la Turquie était
“prête à payer le prix“ si elle devait être
reconnue coupable, par des historiens
indépendants.
Ankara refuse le terme de génocide, et évoque
une guerre civile en Anatolie dans laquelle 300
à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont
trouvé la mort.
Des affrontements meurtriers avec les Turcs
avaient déjà commencé à la fin du XIXe siècle,
faisant 200.000 morts entre 1894 et 1909
(sources arméniennes).
En octobre 1914, l’Empire ottoman entre dans la
Première Guerre mondiale, aux côtés de
l’Allemagne et de l’Autriche-Hongrie. Le 24
avril 1915, des milliers d’Arméniens soupçonnés
de sentiments nationaux hostiles au gouvernement
central sont arrêtés. Le 26 mai, une loi
spéciale autorise les déportations “pour des
raisons de sécurité intérieure“.
La population arménienne d’Anatolie et de
Cilicie, appelée “l’ennemi intérieur“, est
contrainte à l’exil vers les déserts de
Mésopotamie. Un grand nombre d’Arméniens sont
tués en chemin ou dans des camps.
L’Empire ottoman sera démantelé en 1920, deux
ans après la création d’un Etat indépendant
arménien en mai 1918.
Le génocide arménien a été reconnu notamment par
l’Uruguay (1965), la Douma (chambre basse du
Parlement russe) en 1994, le parlement grec
(1996), le parlement italien (2001), le Conseil
national suisse (chambre basse du parlement,
2003), la Chambre des Communes canadienne
(2004), le parlement néerlandais (2004) le Sénat
argentin (2005), le parlement suédois (2010), le
parlement bolivien (2014).
En mars 2015, une quarantaine de parlementaires
américains ont appelé le président Obama à
reconnaître le génocide. En mars 2010, une
Commission du Congrès avait voté une résolution
non contraignante qualifiant de “génocide“ les
massacres des Arméniens.
Quelque 3,2 millions d’Arméniens vivent en
Arménie et la diaspora est estimée à plus de 8
millions de personnes, principalement en Russie,
au Moyen-Orient, au Canada, aux Etats-Unis et en
France.
dimanche 12 avril 2015,
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