Par Cherif Bey
Officier turc sous les ordres de Moustafa Abdulhalik Bey, préfet
d’Alep
24 avril 1946
Nos dirigeants de l'époque au pouvoir,
ont commis des crimes irrémissibles et ils devront être condamnés et
punis lourdement afin que les Turcs innocents ne soient pas
confondus avec les vrais coupables et que les générations futures le
sachent et qu'elles n'oublient jamais. |
Lors de mes activités
militaires dans la région d’Alep, pendant la
première guerre mondiale, je reconnais avoir
assisté douloureusement à des scènes de
persécutions et de massacres sanglants,
sauvages, perpétrés par nos forces
militaires sur les Arméniens déportés.
Je
déplore de toutes mes forces ces actes de
violence inhumaine, indignes de notre pays
et de notre peuple.
Je les condamne
sévèrement et désigne comme responsables les
dirigeants de l'époque issus du parti « lttihad et progrès » qui, en donnant des
ordres d'extermination, ont sur la
conscience la mort de plusieurs centaines et
centaines de milliers d'Arméniens avec
lesquels nous pouvions cohabiter
pacifiquement et être heureux.
Nos
dirigeants de l'époque au pouvoir ont commis
des crimes irrémissibles et ils devront être
condamnés et punis lourdement afin que les
Turcs innocents ne soient pas confondus avec
les vrais coupables et que les générations
futures le sachent et qu'elles n'oublient
jamais.
C'est donc à elles qu'incombe le
devoir impératif de blanchir la page noircie
de notre histoire. J'appelle donc nos deux
peuples à une cohabitation fraternelle, dans
la paix et la sécurité permanente. »
Chérif Bey
24 avril 1946
Zebdani (Syrie)
Histoire de la France Libre au Levant –
Mémoires de Michel Bedrossian préface Hervé
Gaymard.