Comme l’indique le
magazine jésuite La Civiltà
Cattolica, 4 volumes, tirés des archives
de la Congrégation pour les Églises
orientales, relatant l’engagement du
Saint-siège dans l’aide au peuple arménien,
ont été publié le 21 mars.
Il s’agit de documents
historiques où l’on apprend que le pape
Benoît XV s’était personnellement engagé
pour protester contre les crimes de masse
perpétrés sur les arméniens de l’empire
ottoman. Ce dernier avait envoyé deux
lettres personnelles au sultan Muhammad V
Reshad, respectivement le 10 septembre 1915
et le 12 Mars 1918.
La collection des
documents comprend des lettres de papes aux
sultans ottomans. Des documents et dépêches
du Vatican, de secrétaires d’État et préfets
ou secrétaires d’autres dicastères du
Vatican. des documents et rapports des
délégués apostoliques, et des lettres de
patriarches arméniens et d’évêques,
représentant des informations de première
main.
Il existe également
des rapports de témoins oculaires qui
décrivent clairement ce qui se passait.
Un jour avant la
publication des ouvrages, La
Civiltà Cattolica a reproduit quelques
passages. Ainsi, nous apprenons que le pape
Léon XIII avait déjà tenté une médiation en
1859 avec la Sublime porte.
Le 27 Mars 1896, le
père franciscain Domenico Werson, qui
servait comme missionnaire à Alep, a raconté
le massacre des chrétiens de Marash et des
environs.
Le Saint-Siège avait
également cherché à être médiateur avec
Djemal Pacha, commandant de l’armée turque
en Syrie, pour faire libérer 60 Arméniens
condamnés à mort en 1917. Le cardinal Pietro
Gasparri, Secrétaire d’État du Vatican avait
servi médiateur avec Mustapha Kemal Pacha en
1921 pour la sauvegarde de la vie et les
biens de survivants chrétiens en Turquie.
Les documents
enregistrent les raisons pour lesquelles les
nations n’ont pris aucune position sur le
génocide et n’ont pas défendu le peuple
arménien lorsque les premiers signes de
génocide étaient visibles.
La
Civiltà Cattolica a souligné qu’à la fin
du 19e siècle, la question de l’avenir des
Arméniens “a été oublié, étape par étape,“
parce que la « passivité progressive de la
diplomatie européenne“ a travaillé pour
« préserver à tout prix l’intégrité de
l’empire ottoman. “
Mgr Augusto Bonetti,
le délégué apostolique à Constantinople de
1887-1904, a résumé la situation
internationale :
La France et la Russie
voulaient à la fois à préserver
« l’intégrité de la Turquie.“ La France
avait réalisé d’importants investissements
de capitaux dans la région, tandis que la
Russie voulait voir les relations turques
endormies afin qu’ellel puisse se concentrer
sur l’Extrême-Orient.
De l’avis de
l’archevêque Bonetti, l’Allemagne avait un
intérêt important dans la poursuite de la
guerre entre les Grecs et les Turcs, tandis
que l’Angleterre avait des « intérêts
politiques importants en Turquie.“
A la veille du 100e
anniversaire du génocide arménien, la
publication de ces documents peut faire la
lumière sur les raisons pour lesquelles ce
génocide a été perpétré au milieu d’une
indifférence politique générale.
Quant à François, il
célébrera une cérémonie marquant le
centenaire du génocide à la Basilique
Saint-Pierre le 24 Avril.