Yves Ternon

Enquête sur la négation d'un génocide

Chapitre II
Les matériaux incriminés

En 1920 et 1921, Aram Andonian publiait en trois versions, française, anglaise puis arménienne, un recueil commenté de documents officiels turcs concernant les massacres arméniens1. Il s'agissait essentiellement de cinquante-deux pièces qui, à l'exception de deux lettres, étaient des télégrammes chiffrés décodés, souvent apostillés par le destinataire. Y étaient annexés les « mémoires » du fonctionnaire turc qui avait remis les documents, Naïm bey, et des commentaires du journaliste arménien qui les avait reçus, Aram Andonian. Les trois premiers chapitres étaient ordonnés comme un récit, les souvenirs de Naïm bey, les massacres de Ras el-Aïn et les massacres de Deir-ez-Zor , où se mêlaient, avec le texte de Naïm bey, les explications d'Andonian et quelques télégrammes venant confirmer les propos de Naïm bey. Le quatrième et dernier chapitre était consacré aux documents officiels et regroupait ceux-ci sous sept rubriques tout en conservant le ton du récit et en entremêlant au commentaire d'Andonian les mémoires de Naïm bey. L'épilogue concluait à la culpabilité de tout le peuple turc, conclusion qui révélait l'intention de l'ouvrage.

Andonian avait en effet terminé la rédaction de son livre en mai-juin 1919, à Londres. A l'époque, l'Empire ottoman était vaincu. Les Turcs attendaient le verdict des Alliés et il paraissait évident que leur défense consistait à accuser le gouvernement jeune-turc des crimes commis pendant la guerre contre les populations civiles arméniennes, crimes qui étaient alors connus du monde entier et d'abord de la Turquie. La publication de ces documents venait à point nommé étayer le dossier de l'accusation conduite contre la Turquie. Ces documents, s'ils étaient authentiques, constituaient des sources de première main sur le crime d'un Etat. En dépit d'erreurs techniques évidentes, de différences souvent importantes entre les trois textes, de contradictions embarrassantes, on ne discuta pas alors l'authenticité des pièces publiées, d'autant que des reproductions photographiques de plusieurs originaux venaient renforcer la crédibilité de l'ensemble. Le gouvernement turc s'était contenté de nier globalement toutes les pièces qui l'accusaient sans fournir de justification à son attitude. Ce n'est qu'au début des années quatre-vingt que la Société turque d'Histoire entreprit une campagne contre le livre d'Andonian et mit à la tâche ses meilleurs spécialistes avec pour mission de prouver que tous ces documents étaient des faux. La publication des travaux de l'Université d' Ankara suscita une réplique du professeur Vahakn Dadrian qui démonta point par point le mécanisme et les arguments de la négation turque pour conclure que les prétendus faux documents étaient authentiques2.

L'attaque turque avait été lancée à l'époque où la Turquie, acculée par les Nations unies et le Parlement européen à reconnaître que les massacres arméniens de 1915 constituaient un génocide, s'en défendait farouchement. La Société turque d'Histoire avait alors soigneusement examiné les failles du dossier d'accusation et choisi le terrain de l'affrontement – les documents Andonian – espérant renouveler la tactique d'Alexandre Nevski et noyer les chevaliers Porte-Glaive dans les marais d'une expertise d'écriture, domaine où elle détenait les meilleurs spécialistes3. En émettant des doutes sur la fiabilité du matériel Andonian elle récuserait toute la documentation et ruinerait la validité des preuves de l'accusation. Il suffirait alors d'ouvrir les archives ottomanes et de produire des documents incontestables pour révéler que la Turquie était l'objet d'une campagne politique de dénigrement menée par des propagandistes stipendiés par les organisations arméniennes. L'attaque serait ainsi retournée, les historiens affirmant le génocide convaincus de faux et d'usage de faux, les Arméniens jusque-là plaignants accusés d'être les vrais coupables : le génocide des Arméniens deviendrait le génocide des Turcs par les Arméniens. Emportés par leur élan, les propagandistes turcs poussaient un peu loin le bouchon et, à vouloir trop persuader, perdaient de la crédibilité. Il n'en reste pas moins qu'une attaque était lancée, que la probité scientifique de nombreux historiens était mise en doute, et qu'une réplique s'imposait.

C'est donc l'histoire d'une opération de révisionnisme historique magistralement montée que je viens ici rapporter. Pour la rendre accessible au profane, il convient de poser successivement des questions et d'y apporter des réponses détaillées, en partant du matériel documentaire incriminé. En quoi consistent les documents Andonian ? Comment ont-ils été acquis ? A quelles fins ont-ils été utilisés? Que sont-ils devenus? Quelles accusations apportait la Société turque d'Histoire? Ces accusations sont-elles fondées ? Enfin, quels sont, au-delà de ces documents, les éléments qui permettent de confondre ceux qui tentent de nier le génocide ? Toutes questions qui définissent le plan de l'exposé.

Les cinquante-deux pièces publiées par Aram Andonian consistent en deux lettres et cinquante télégrammes. Les deux lettres, adressées à Djemal bey, délégué à Adana du Comité Union et Progrès, par un membre du Comité central de l'Ittihad de Constantinople, mettaient ce fonctionnaire au courant de la décision du Djemiet (société, nom donné dans ce document au Comité Union et Progrès) : supprimer les Arméniens vivant en Turquie4. Les deux lettres sont datées du 3 mars et du 7 avril 19155. Andonian considère que ces lettres, dont il publie les reproductions, fournissent la preuve indiscutable de la préméditation des massacres et qu'elles viennent corroborer les documents publiés en 1919 dans les journaux de Constantinople6 : comptes-rendus des séances des procès intentés à des dirigeants jeunes-turcs responsables de ces massacres.

A l'exception de ces deux lettres, les matériaux Andonian sont faits de télégrammes. Il s'agit pour la plupart de télégrammes adressés du ministère de l'Intérieur de Constantinople à la Préfecture d'Alep. Ces télégrammes avaient été préalablement chiffrés. Décodés à Alep, ils étaient souvent annotés par le destinataire. Au bas des télégrammes décodés, en additifs, une ou plusieurs apostilles datées, rédigées souvent par différents fonctionnaires, commentent les télégrammes et précisent à qui cet ordre devait être transmis. En tête du document figurait souvent le numéro d'enregistrement, la date du télégramme, le lieu d'expédition; en bas de la pièce la fonction de l'expéditeur et sa signature. Le texte décodé était, bien entendu, rédigé en vieil ottoman – ou osmanli –, c'est-à-dire en turc avec des caractères arabes. La majorité des télégrammes provenant du ministère de l'Intérieur étaient signés du ministre, Talaat pacha. D'autres avaient été rédigés par le préfet d'Alep, Mustafa Abdulhalik, par le sous-directeur de l'installation des tribus et déportés, Abdulahad Nouri, ou par des fonctionnaires subalternes. Certains télégrammes ne portaient ni date, ni nom d'auteur.

Pour conforter sa démonstration, Andonian faisait figurer, surtout dans les versions arménienne et française, des reproductions photographiques, soit des télégrammes chiffrés envoyés par Abdulahad Nouri, soit des télégrammes de Talaat déchiffrés et apostillés par le préfet d'Alep, Mustafa Abdulhalik7.

 Ces télégrammes ne furent pas publiés par Andonian selon un ordre chronologique mais parsemés dans le texte, incorporés les uns dans les mémoires de Naïm bey, les autres dans la partie consacrée aux documents officiels proprement dits et alors regroupés en fonction de l'administration de la preuve de tel ou tel élément du programme criminel. Ainsi, dans le chapitre des « Souvenirs de Naïm bey », figure un télégramme rédigé le 22 septembre 1915 par Talaat qui révèle le programme d'anéantissement des Arméniens8. Ce télégramme, régulièrement repris comme pièce à conviction dans de nombreuses publications, suffisait à accuser le gouvernement ottoman de préméditation d'un crime collectif. Suivent deux télégrammes, non datés, où Talaat rassure les fonctionnaires chargés de la déportation : si certains ont été traduits devant le Conseil de guerre sous l'accusation de « rigueur et violence contre les Arméniens », cela ne se reproduira pas ; les plaintes ne seront plus retenues. Alors que dans son premier télégramme, Talaat parlait des Arméniens, il emploie pour les désigner dans ces deux derniers télégrammes une périphrase: « les personnes en question », formule qui figurera dans d'autres pièces (doc. n° 45 et 46).

Rapportant le massacre de déportés arméniens sur la ligne de chemin de fer à Ras el-Aïn, Naïm bey cite trois télégrammes: l'un du préfet (ou vali) d'Alep au gouverneur (ou mutessarif) de Deir-ez-Zor, Ali Souad bey, et la réponse d'Ali Souad bey (doc. n° 47 et 48) ; et un troisième télégramme du préfet d'Alep au ministère de l'Intérieur dénonçant l'attitude passive d'Ali Souad bey, daté du 5 janvier 1916 (doc. n° 22). Il y ajoute un télégramme non daté adressé au sous-préfet (ou kaïmakam) de Ras el-Aïn, lui enjoignant de débarrasser son district des déportés (doc. n° 46)9. Andonian traite ensuite de l'affaire de déportés retenus par l'administration allemande chargée de la construction d'un tronçon du chemin de fer de Bagdad à Intili et Aïran. Quatre télégrammes de Talaat demandent impérativement le renvoi des ouvriers arméniens et de leur famille « au lieu de leur exil » (doc. n° 23, 29, 30 et 35).

Le troisième chapitre des mémoires de Naïm bey expose l'épisode final des massacres arméniens : la mise à mort des déportés survivants au terme de leur exil, Deir-ez-Zor. Par un télégramme du 16 décembre 1915, Talaat exigeait de la préfecture d'Alep que les Arméniens établis dans les environs de la ville fussent « renvoyés sans délai dans les endroits de leur exil » (doc. n° 16). Le 2 février 1916, Abdulahad Nouri exigeait du fonctionnaire responsable de la déportation à Bab, Mouharrem bey, que les Arméniens qui se trouvaient encore dans ce bourg situé sur l'Euphrate, fussent expulsés sans délai (doc. n° 32). Il lui faisait remettre par un capitaine de gendarmerie une pièce qui constituait une garantie d'impunité (doc. n° 50). Le procureur général d'Alep avait formulé la même exigence auprès du kaïmakam de Bab, Chafi bey (doc. n° 49)10. Naïm bey explique qu'il y avait alors à partir d'Alep deux voies de transfert des déportés: la Syrie et la Mésopotamie. Dans un télégramme du 14 décembre 1915, Talaat protestait contre l'envoi de déportés dans des régions « suspectes » comme la Syrie et Jérusalem; le but étant l'extermination des « personnes en question », il jugeait cette tolérance « une faute impardonnable ». Et il ajoutait: « le lieu d'exil des perturbateurs de ce genre est le néant » (doc. n° 15) . Voici donc un document, tout aussi explicite que d'autres télégrammes de Talaat, où la preuve de l'intention de l'extermination des Arméniens n'est pas déguisée. Dans une pièce non datée, Talaat réclamait des sanctions contre les fonctionnaires qui protégeraient les Arméniens (doc. n° 51). Enfin, un dernier télégramme du 13 août 1916, rédigé par le mutessarif de Deir-ez-Zor, Zéki, demandait à la préfecture d'Alep un complément d'information sur le sort réservé aux déportés. « Faut-il changer leur lieu de résidence ? », ce qui semble, dans le contexte, un euphémisme pour « massacre » (doc. n° 41). Dans le quatrième chapitre de son livre, Andonian regroupe les documents officiels selon sept rubriques :

– 1. La préméditation, où il reproduit les deux lettres de mars et avril 1915 (doc. n° 1 et 2).

– 2. Les mesures de précaution prises par le ministère de l'Intérieur afin que l'affaire ne s'ébruite pas. Dans trois télégrammes adressés en décembre 1915 et janvier 1916, Talaat recommande le secret, insiste sur la nécessité du camouflage de la déportation, interdit les photographies des cadavres et ordonne de les enlever au lieu de les laisser traîner sur les routes (doc. n° 11, 18, 24).

– 3. Sur l'étendue générale des massacres, Andonian produit douze télégrammes confirmant que, sauf quelques rares exceptions, tous les Arméniens doivent être tués. Cinq de ces télégrammes sont adressés par Talaat à Mustafa Abdulhalik, du 16 septembre 1915 (celui-ci parle d'ordonnances à appliquer aux « mâles des personnes connues ») au 4 mars 1916 (doc. n° 3, 7, 12, 25, 38). Talaat interdit les mariages de Turcs avec des Arméniennes, insiste sur la nécessité d'exterminer les Arméniens venant des provinces orientales et de diriger directement « sur les lieux de leur exil » les Arméniens venant du nord. Il accepte cependant que des « personnes connues qui ont l'âge du service militaire » soient employées à la construction de « chemins et autres entreprises ». Les ordres de Talaat sont répercutés par le vali d'Alep au mutessarif d'Aïntab (doc. n° 27). Il lui demande de faire le nécessaire, « d'après la manière connue, antérieurement communiquée ». Le mutessarif le rassure sur la bonne exécution de l'ordre gouvernemental (doc. n° 31) : les femmes et les enfants ont été renvoyés « selon la mesure communiquée, sans espoir de retour ». De son côté, la Sous direction générale des déportés à Alep tint la Direction générale de l'installation des tribus et déportés siégeant à Constantinople au courant de son travail (cinq télégrammes d'Abdulahad Nouri: doc. n° 20, 26, 37, 39, 41).

– 4. Les petits martyrs. Talaat avait donné l'ordre de ne pas laisser les enfants arméniens dans des familles musulmanes (doc. n° 10), ni dans des orphelinats (doc. n° 6). Abdulahad Nouri s'empresse de le rassurer : ils seront déportés (doc. n° 13). Plus tard, Talaat apprend que des enfants sont encore admis dans des orphelinats (doc. n° 28 et 33) et que d'autres sont recueillis dans des stations militaires (doc. n° 40) et l'interdit. Abdulahad Nouri avait proposé de faire mourir de froid ces orphelins : leur « repos éternel » serait ainsi assuré (doc. n° 34). Le ministère de l'Intérieur avait fixé l'âge de la déportation des enfants: « recueillez et entretenez seuls des orphelins qui ne pourraient se rappeler les terreurs auxquelles furent soumis leurs parents » (doc. n° 19).

– 5. Les encouragements. Le gouvernement garantit l'impunité des fonctionnaires impliqués dans l'extermination des Arméniens. Deux télégrammes de Talaat (doc. n° 8 et 17) recommandent de poursuivre la déportation sans s'inquiéter des plaintes. L'autorisation de conversion à l'islam ne sera accordée qu'aux Arméniens « rendus au lieu de leur exil » (doc. n° 21). Vient ensuite le fameux ordre de Talaat du 29 septembre 1915, adressé à la préfecture d'Alep, qui vaut à lui seul un aveu de génocide (doc. n° 5).

– 6. Essais de justification. Le gouvernement turc préparait déjà la justification du crime. Il envoya une commission d'enquête dresser un inventaire des preuves de révolte arménienne (doc. n° 36) et chercha à obtenir des aveux (doc. n° 9) afin de pouvoir justifier les déportations par les révoltes des Arméniens.

– 7. Le deuxième acte. Un télégramme d'Enver ordonne en 1918 la mise à mort des Arméniens servant encore dans l'armée ottomane (doc. n° 52).

A une première lecture, le livre d'Andonian paraît très « moderne ». On imaginerait volontiers qu'il pourrait être exploité pour initier de futurs exterminateurs. On y retrouve l'arsenal verbal des documents nazis: le recours à l'euphémisme et l'aveu sincère et rude. Les télégrammes décrivent volontiers les Arméniens comme « les personnes connues », parlent des « méthodes connues », d'« installations », de « lieu de leur exil », de leur « repos éternel », insistent sur le secret, etc. Enfin, Naïm bey, dans la première partie de ses mémoires, s'explique sur la mise dans le secret des fonctionnaires responsables de l'opération (doc. n° 14). De même un télégramme qui se trouve dans les papiers de la Direction des déportés insiste sur la nécessité de choisir les fonctionnaires « délégués pour réaliser ce but » parmi des patriotes et des hommes de confiance (doc. n° 43). La confession de Naïm bey est accablante. Si le système de transmission des ordres d'extermination existait en 1915, si, entre eux, des fonctionnaires du gouvernement échangeaient, comme l'affirme Naïm bey, des propos sans ambiguïté sur l'extermination des Arméniens, il n'y a plus de doute.

A une seconde lecture du livre d'Andonian, lecture critique et dégagée de l'impression d'horreur que laisse ce livre, on se pose nécessairement des questions. Les erreurs sont nombreuses, les contradictions flagrantes ; l'ensemble paraît rédigé en fonction d'un but qui est révélé dans l'épilogue: les coupables ne sont pas seulement les membres du Comité Union et Progrès, mais le peuple turc. Il y a, dit Andonian, en Turquie, une tradition du massacre. Pour y mettre un terme, il faut « supprimer la domination turque ».

On ne saurait donc laisser dans l'ombre un dossier aussi explosif. Les documents Andonian sont-ils authentiques ? La réactualisation politique de la Question arménienne imposait que l'on s'interrogeât sur leur authenticité, d'autant plus que des lettres d'Andonian, récemment publiées par le parti Dachnaktsoutioun11 permettent de douter de la fiabilité de l'ensemble. Ces lettres, révélées dans un autre but, furent exploitées par les historiens turcs pour relancer la polémique. L'ouvrage de ces historiens est solidement argumente12. Mais la réplique de Dadrian13, qui reprend en le complétant le travail pionnier de Krieger14, conclut à l'authenticité de ces documents. Cette controverse dépasse largement le cadre universitaire où elle demeure enfermée. Elle suscite deux réflexions :

– l'une, modeste: l'historien doit contrôler ses sources et ne les exposer qu'après s'être assuré qu'elles sont inattaquables ; – l'autre, plus agressive: pour être vulnérables, des sources peuvent néanmoins être authentiques.

L'exploitation d'une négligence (vérification insuffisante des sources) ou d'une maladresse (transcription erronée) ne saurait couvrir une entreprise de révisionnisme car la tactique des négateurs consiste justement à discuter un détail pour discréditer un ensemble.

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1)
A. ANDONIAN, Documents officiels concernant les massacres arméniens, Paris, Imprimerie Turabian, 1920 (éd anglaise : The Memoirs of Naïm bey, Londres, Hodder and Stoughton 1920; éd. arménienne. Boston, 1921).
2)
V. N. DADRIAN, « The Naim-Andonian Documents on the World War I Destruction of Ottoman Armenians : the Anatomy of a genocide », International Journal of Middle East Studies (Cambridge), vol.18, n° 3, août 1986 pp. 311-360 (cet article figurera dans les notes suivantes sous la référence DAD.[1])
3)
En 1242, Alexandre Nevski, Grand-duc de Novgorod écrasa les chevaliers Teutoniques fusionnés avec l'ordre Porte-Glaive à la « bataille de la glace » sur le lac Peïpous.
4)
Le parti créé par les Jeunes- Turcs était le Comité Union et Progrès, en turc lttihad ve Terraki. Les deux termes, Comité et Ittihad, sont utilisés indifféremment.
5)
Doc. n° 1 et n° 2. Pour simplifier l'exposé, nous donnons ici les dates du calendrier occidental dont certaines ont été corrigées par Dadrian. Les explications sur les erreurs de dates commises par les rédacteurs des documents ou par Andonian lors de leur transcription seront fournies ultérieurement. Le texte intégral de la version française des documents Andonian figure dans ce livre au début de la «  Deuxième partie ». Les documents sont numérotés selon leur ordre chronologique probable.
6)
Jusqu'à la proclamation de la République turque, les ambassades occidentales – et partant les publications occidentales nommaient la capitale ottomane Constantinople. Les auteurs turcs contemporains refusent cette appellation. Pour eux, depuis sa conquête en 1453 par Mehmed II, Constantinople est Istanbul.
7)
Les reproductions sur planche des documents originaux figurent à côté de leur traduction française (voir « Deuxième partie »).
8)
Doc. N° 4. Les dates sont, rappelons-le, rapportées en nouveau style – c'est-à-dire selon le calendrier occidental – ce qui permet de les situer plus facilement par rapport aux événements dont traitent les documents
9)
L'Empire ottoman était divisé administrativement en provinces ou vilayet, dont les gouverneurs étaient les vali. Les vilayet étaient subdivisés en sandjak ou liva, administrés par un mutessarif, les liva en cazah, administrés par un kaïmakam et les cazah en nahieh. Après le traité de Berlin de 1878, l'Empire comptait 32 vilayet et 5 sandjak indépendants (DE LA JONQUIÈRE, Histoire de l'Empire ottoman, Paris, 1914, pp. 510-515). Le vali peut en effet être considéré comme le gouverneur d'une province et le mutessarif comme le préfet d'un département. Mais nous avons inversé les titres car les documents Andonian désignent Alep comme préfecture et le mutessarif de Deir-ez-Zor comme gouverneur.
10)
Andonian précise qu’un Arménien en fonction à Bab à cette époque prit connaissance de ce télégramme et le communiqua aux déportés de cette localité afin qu’ils puissent « se débrouiller ».
11)
Le Dachnaktsoutioun ou Fédération révolutionnaire arménienne (F.R.A.) a été fondé à Tiflis en 1890 par des révolutionnaires arméniens. Il demeure aujourd'hui en diaspora le plus important parti politique arménien. Ces lettres ont été publiées dans Justicier du génocide arménien, cf. infra.
12)
S. OREL, S. YUCA, Affaires arméniennes, « les télégrammes de Talât pacha », fait historique ou fiction, s.v., Editions Triangle, Société turque d'Histoire, 1983.
13)
DAD.[1].
14)
Les références portent sur un article de Krieger (KRI.[1]) et un livre du même auteur (KRI.[2]). L'article est : A. KRIEGER, « Aram Andonianee huradaragadz tourk bashdonagan vaverakrerou vaveraganoutiounu  » [L'authenticité des documents officiels turcs publiés par Aram Andonian], 1915-1965 Houshamadian Medz Yeghernee [Mémorial du grand crime], Beyrouth, 1965, pp.229-258. Le livre est : A. KRIEGER, Yozghadi hayosbanoutian vaverakragan hadmotiounos [Histoire documentaire de l'extermination des Arméniens de Yozgad], New York, 1980.
Ternon, Yves. Enquête sur la négation d'un génocide, Marseille, Parenthèses, 1989
Description : 229 p. couv. ill. 24 cm
ISBN : 2-86364-052-6
72, cours Julien 13006 Marseille (France)
ed.parentheses@wanadoo.fr
editions parenthèses

© Editions Parenthèses. Reproduction interdite sauf pour usage personnel.

Nous remercions Yves Ternon et les éditions Parenthèsed de nous avoir autorisés à reproduire ce livre

 
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